LE MINISTRE DÉLÉGUÉ chargé des Personnes âgées, Philippe Bas, présentera le 14 mars un plan contre la maltraitance des personnes âgées en institution. Lesquelles feront l'objet d'une surveillance plus sévère, alors que les directeurs de maison de retraite déplorent un manque de moyens. Le 21 mars sera créée une Agence nationale d'évaluation sociale et médico-sociale (Anesms). Une instruction générale va être adressée aux services départementaux de l'action sanitaire et sociale, pour qu'ils «multiplient les contrôles». «Il y aura une évaluation obligatoire et régulière» en interne et en externe sous l'autorité de l'Agence, indique le ministre. En outre, la couverture du numéro d'appel Allô maltraitance personnes âgées sera étendue à l'ensemble du territoire. Actuellement, le 0892.68.01.18 n'est actif que dans 55 % des départements. Mis en place et animé par la fédération Alma France, il reçoit un financement de la Direction générale de l'action sociale. En 2003, quelque 8 600 appels ont été recensés, dont la moitié relevaient directement de la maltraitance.
Des personnels en nombre insuffisant.
Mais, pour l'Association des directeurs d'établissement d'hébergement pour personnes âgées (Adehpa), c'est le manque de moyens qui est au coeur du problème. «Dans l'immense majorité des structures, la maltraitance, ou l'absence de “bien-traitance”, apparaît liée à l'épuisement des familles et des professionnels», souligne son président, Pascal Champvert. «Seul un doublement du nombre des personnels permettra de faire face», affirme-t-il en estimant que 600 maisons de retraite supplémentaires seront nécessaires «d'ici à deux ou trois ans».
En réponse, Philippe Bas souligne que 5 000 places par an ont été créées en maison de retraite depuis 2003 et rappelle les mesures du plan Grand Age de juin 2006, concernant notamment le maintien à domicile et l'accueil de jour.
Réunies au sein de l'Association vivre et vieillir ensemble en citoyens (Avvec), l'Adehpa et la Fédération nationale des personnes âgées en établissements et de leurs familles demandent aux candidats à la présidentielle de faire connaître leurs propositions pour satisfaire les besoins des personnes âgées. L'Avvec demande la création d'une prestation solidaire «qui fasse que tous les Français paient un petit peu, plutôt que la situation d'aujourd'hui où quelques citoyens déboursent beaucoup». En 2007, une personne âgée en institution et sa famille dépensent de 2 000 à 3 000 euros par mois. «Or la retraite moyenne est de 1100euros et seulement de 800euros pour une femme». Par ailleurs, «il faudrait 40000places en établissement, alors que le plan Grand Age en prévoit la moitié sur cinq ans».
L'Institut national de la statistique et des études économiques évalue à un million en 2020 (1,3 million en 2040) le nombre de personnes dépendantes, contre 795 000 en 1999.
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