A l'issue de la commission des Comptes de la Sécurité sociale, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, a pu afficher avec satisfaction les « bons résultats » du régime général. Après le retour à l'équilibre enregistré en 1999, il affiche un excédent de 5,2 milliards de francs en 2000. Les prévisions pour 2001 sont encore plus optimistes, avec un excédent de 7,9 milliards de francs.
« L'excédent du régime général a non seulement été consolidé, mais aussi considérablement augmenté », s'est félicitée Elisabeth Guigou pour qui, si les prévisions pour 2001 se réalisent, il s'agira « d'un fait historique après des années et des années de déficit ». De bons résultats qui traduisent principalement, selon elle, le fort dynamisme de l'emploi, puisque l'année 2000 a été une année record en matière de création d'emplois - plus de 500 000 emplois nouveaux dont le tiers est imputé au passage aux 35 heures -, créant du même coup une forte croissance des rentrées de cotisations sociales, de l'ordre de 6 % en 2000.
Prévisions de la croissance en baisse
Ces résultats sont d'autant plus satisfaisants pour le gouvernement qu'ils tiennent compte de la non compensation des allégements de charges accordés aux employeurs dans le cadre des 35 heures.
Si Elisabeth Guigou a annoncé la création d'un fonds de financement spécifique, la Sécurité sociale a été mise à contribution à hauteur de 13 milliards de francs en 2000 et le sera encore en 2001 à hauteur de 3,3 milliards de francs, ce qui n'a pas manqué de déclencher les vives protestations des partenaires sociaux (voir encadré).
La révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2001, non prise en compte dans ce résultat, tempère toutefois l'optimisme ambiant. Le secrétaire général de la commission des comptes, François Monier, dans son commentaire introductif, a mis en garde le gouvernement contre le retournement prévisible de la conjoncture. D'autant que la branche maladie affiche un déficit persistant : 6,1 milliards de francs en 2000 et 3,6 milliards prévus en 2001, et que les dépenses continuent de progresser fortement.
En 2000, le dépassement de l'objectif national des dépenses d'assurance-maladie (ONDAM) s'est élevé à 17 milliards de francs et il devrait l'être encore de 9 milliards de francs en 2001. Un dépassement dû intégralement aux soins de ville et notamment au poste médicament, en progression de 11 % en 2000, a insisté Elisabeth Guigou avant de présenter les grand axes des mesures qu'elle entend prendre dans ce domaine.
Un ensemble de décisions dont l'essentiel consiste en une baisse des prix des médicaments les plus vendus et de ceux dont le service médical rendu a été jugé insuffisant, ainsi qu'une relance de la politique en faveur des médicaments génériques, notamment par le droit accordé aux médecins de prescrire en dénomination commune internationale (DCI).
Toutefois, cette baisse des prix sera négociée « en concertation avec l'Industrie pharmaceutique » au cas par cas, a poursuivi Elisabeth Guigou, qui n'a pas exclu non plus un réaménagement des taux de remboursements pour les médicaments les moins efficaces. Au total, le gouvernement attend de ces mesures une économie de 4 à 5 milliards de francs en année pleine.
Le plan du gouvernement a cependant été accueilli avec scepticisme (lire page 4).
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