Les hémorroïdes maladie doivent être différenciées des hémorroïdes structure anatomique. La crise hémorroïdaire correspond dans la plupart des cas à un accident de thrombose. Son diagnostic repose en grande partie sur l'interrogatoire au cours duquel le médecin doit savoir poser les bonnes questions afin de mettre en évidence les trois grands symptômes : douleur, saignement (sang rouge) et prolapsus et apprécier le moment où ses symptômes existent (principalement lors de la défécation), à quel rythme, depuis quand, à quelles occasions (accouchement, repas épicé, constipation, diarrhée, alcool). En effet, si les mécanismes physiologiques de la thrombose hémorroïdaire, et plus généralement de la maladie hémorroïdaire, sont mal connus, les facteurs de risque incriminés sont multiples et parfois discutés (constipation, hérédité, épisodes de la vie génitale féminine).
L'examen clinique permet de ne pas méconnaître les diagnostics différentiels : abcès, fissure, herpès, proctalgie fugace, prolapsus rectal.
Le recours à l'automédication est très large dans cette pathologie. Lorsque le patient consulte, le praticien dispose, outre les règles hygiéno-diététiques (régularisation du transit intestinal par l'apport alimentaire de fibres, diminution des mets épicés, du café ou de l'alcool), d'un certain arsenal thérapeutique dont le but principal est de soulager la douleur. Seront ainsi utilisés : les antalgiques purs et/ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens ; les veinotoniques, à forte dose pendant cinq à huit jours, puis à dose normale pendant les deux à trois semaines suivantes ; les soins locaux (nettoyage à l'eau, pommade ou suppositoires pouvant contenir des phlébotoniques, des anesthésiques locaux, des corticoïdes, des antiseptiques...).
En cas de résistance au traitement médical l'excision d'un thrombose hémorroïdaire externe est un geste simple permettant de soulager rapidement le patient (thrombose localisée, bien circonscrite, sans réaction démateuse associée). En cas d'échec ou de récidives fréquentes, l'hémorroïdectomie pédiculaire, la sclérothérapie, la ligature élastique, etc. peuvent être conseillés à distance de l'épisode douloureux.
D'après la communication du Dr François Pigot (Talence) lors d'une session « Pathologie du quotidien », parrainée par les Laboratoires Beaufour Ipsen Pharma.
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