La maladie du sommeil ferait partie, avec le paludisme, le choléra ou la fièvre jaune, des douze maladies potentiellement mortelles qui pourraient se développer à la faveur du réchauffement climatique. Des chercheurs des CDC (Centers of Disease Control and Prevention) américains ont tenté, à l’aide d’un modèle informatique, d’évaluer les répercussions du changement climatique sur l’écologie de la mouche tsé-tsé, sur ses liens avec le trypanosome (Trypanosoma brucei gambiense ou Trypanosoma brucei rhodesiense) et de mesurer l’impact sur l’épidémiologie de la maladie.
Aujourd’hui, la maladie sévit dans 36 pays d’Afrique subsaharienne, soit 75 millions de personnes exposées, dont 70 000 sont atteints chaque année en Afrique de l’Est, de l’Ouest et en Afrique centrale. D’après le modèle élaboré par Sean Moore et coll., le risque épidémique existe lorsque les températures moyennes se situent entre 20,7 et 26,1 °C. Un réchauffement conduirait à la disparition du parasite dans certaines régions de l’Afrique de l’Est, devenues trop chaudes, et, à l’inverse, à sa propagation à d’autres régions aujourd’hui exemptes, notamment en Afrique du sud. Selon l’étude publiée dans le « Journal of the Royal Society Interface », à la fin du siècle, aux environs de 2090, de 46 à 77 millions de personnes supplémentaires seront exposées à la maladie du sommeil.
Les chercheurs espèrent améliorer leur modèle en y intégrant d’autres facteurs comme l’humidité ou les changements concernant l’homme, la flore, la faune et le bétail.
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