L E 5e « Baromètre protection sociale-santé », une initiative commune de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) et du journal « l'Express » (qui publie les résultats dans son édition du 26 avril) montre que les préoccupations des Français dans ce domaine ont sensiblement évolué (1).
Alors qu'en avril 1999, les Français s'inquiétaient surtout, en matière de santé publique, des déchets nucléaires et de la pollution de l'air, en avril 2000, ces problèmes sont largement devancés par celui de la composition des produits alimentaires. Les derniers événements ne sont sans doute pas étrangers à ce nouveau classement.
S'agissant des problèmes de santé stricto sensu, l'amélioration de la qualité des soins vient en tête des préoccupations des personnes interrogées, mais, plus globalement, le financement des retraites est leur souci principal, avant la lutte contre les abus et les gaspillages. D'ailleurs, la maîtrise des dépenses de santé, comme lors des baromètres précédents, reste une préoccupation mineure des Français, puisque seulement 14 % estiment qu'elle est une priorité.
Méconnaissance des génériques
Les résultats concernant les médicaments génériques confirment aussi que beaucoup reste à faire pour qu'ils connaissent le développement souhaité par le gouvernement et la Mutualité.
En effet, même si 77 % des personnes interrogées se disent prêtes à accepter la substitution d'un médicament qui leur a été prescrit par un générique, moins d'un quart (22 %) sont capables de dire avec précision ce qu'est un médicament générique, et 37 % en donnent une définition approximative. 19 % en donnent un définition tout à fait inexacte alors que 22 % ne se prononcent pas, ce qui signifie sans doute que la très grande majorité de ces derniers n'ont aucune idée de ce qu'est le générique. Les campagnes d'information successives de l'assurance-maladie et de la Mutualité n'ont visiblement pas porté tous les fruits que leurs promoteurs en attendaient.
Cette méconnaissance, qui nuit au développement des génériques, n'est pas le seul frein constaté par ce 5e baromètre protection sociale/santé. En effet, dans 66 % des cas, selon cette enquête, jamais le médecin, lors d'une consultation, n'a spécifié s'il prescrivait un générique ou un médicament princeps, ce qui, dès lors, rend difficile la connaissance de ces médicaments. Et les pharmaciens, dans 54 % des cas, n'ont jamais proposé aux patients qui s'adressaient à eux une substitution. Ils l'ont fait dans 44 % des cas, mais le sondage ne dit pas, ce qui aurait été intéressant, quelle a été, alors, la réaction des patients.
Pour Jean-Pierre Davant, président de la FNMF, ces résultats « montrent que les Français ne sont pas opposés aux médicaments génériques ; en revanche on voit que si les professionnels de santé ne font pas d'effort, nous resterons loin derrière les autres pays européens ». Et pour la Mutualité l'enjeu est de taille puisque un développement important du générique au détriment du médicament « princeps », dont le prix est généralement bien plus élevé, se traduirait par de substantielles économies dans les remboursements complémentaires assurés par les mutuelles.
(1) Echantillon de 950 Français interrogés par l'IFOP les 12 et 13 avril.
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