Les représentants de 55 pays situés sur les routes de l'héroïne et de l'opium à partir de l'Afghanistan, réunis à Paris, les 21 et 22 mai, à l'initiative du ministre des Affaires étrangères, vont s'attaquer au trafic de la drogue en mobilisant de façon concertée tous les services répressifs et ceux de la santé.
« En raison de la nature transnationale du trafic, la responsabilité de chaque pays est engagée. Aucun ne peut se soustraire à ses obligations d'agir contre la criminalité organisée et la diffusion dans et à partir de son territoire de l'un des risques les plus graves pour la santé publique », souligne le Quai d'Orsay, tout en rappelant le rôle central des Nations unies en la matière. L'un des problèmes les plus préoccupants que la conférence, intitulée « Les routes de la drogue », mettra en évidence est celui de la propagation de maladies transmissibles, notamment le sida. La toxicomanie par injection d'héroïne progresse rapidement sur la plus grande partie du continent eurasiatique, alors qu'elle est sous contrôle en Europe occidentale. Il s'agit de la plus grave menace qui découle du trafic, car elle peut, à court terme, « avoir des conséquences irréparables sur le développement, la démographie et la cohésion sociale de nombreuses régions ». Or la plupart des zones touchées, « faute de système de santé adapté, ont une perception insuffisante du phénomène et s'en remettent à des ONG pour la prise en charge des toxicomanes et des séropositifs ».
Il n'est plus question de faire la distinction entre pays de transit et pays de consommation. Jean-François Mattei, ministre de la Santé, devrait intervenir sur ce thème le 22 mai.
Quant au trafic, les saisies restent faibles par rapport aux volumes écoulés (entre 5 et 15 %), relève le ministère des Affaires étrangères. En revanche, les prisons sont surpeuplées de petits trafiquants, souvent toxicomanes. Selon Europol, le trafic de drogue reste l'activité criminelle la plus lucrative. Les revenus qu'il produit donnent lieu à des « liens occasionnels avec le terrorisme », et, dans tous les cas, ils sont investis dans des biens de consommation ou blanchis.
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