DANS SON RAPPORT 2003, la Cour des comptes avait critiqué «l’insuffisante mobilisation des pouvoirs publics pour répondre au problème majeur de santé publique que représente l’alcoolisme». Trois ans après, le constat de la Cour «reste pour l’essentiel inchangé» et, résume Philippe Séguin, «les principaux leviers pour diminuer la consommation d’alcool, la fiscalitéet la réglementation ne sont, contrairement à ce qui se passe pour le tabac, quasiment pas actionnés».
La place de l’alcool dans la lutte contre les addictions ne fait toujours pas l’objet d’un consensus, note la Cour ; les financements demeurent dispersés ; la coordination des acteurs nationaux et locaux reste insuffisante. «Au total, le poids économique du secteur de la production et de la commercialisation de l’alcool entre toujours en opposition avec les impératifs de santé publique.» Et la récente création du conseil de modération et de prévention, très critiquée par les alcoologues, n’a rien arrangé, selon la Cour : «Loin de renforcer la cohérence de l’action publique, (il) symboliserait plutôt une forme de compromis peu favorable à la réalisation des objectifs ambitieux de réduction de la consommation d’alcool que les pouvoirs publics se sontfixés.»
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