SI LA POPULATION de la Lorraine va stagner en volume au cours des vingt prochaines années, elle va vieillir assez rapidement. A l’horizon 2015, les Lorrains âgés de plus de 75 ans seront 24 % de plus qu’aujourd’hui et les plus de 85 ans 92 %. S’adapter à cette nouvelle donne démographique est une nécessité d’autant plus forte que, dans certains territoires de la région, en particulier dans le sud, la population se caractérisait jusqu’à présent par une relative jeunesse.
Fort de ce constat, le schéma régional de troisième génération (Sros 3) fait de la thématique des « personnes âgées » un de ses volets particuliers (les personnes handicapées, la relation ville-hôpital... en sont d’autres), en sus des chapitres imposés à toutes les régions françaises et bien que l’exercice conduise à des interférences (les volets « obligatoires » du schéma consacrés à la médecine, aux soins de suite, aux accidents vasculaires, à l’HAD... s’intéressent évidemment aux personnes âgées).
Recommandant que l’ensemble des services hospitaliers (hormis les maternités) soit désormais adapté à l’accueil des personnes âgées, le Sros souhaite que les 17 territoires de proximité lorrains de plus de 50 000 habitants disposent d’une filière gériatrique hospitalière complète. Il promeut l’évaluation gériatrique précoce, encourage le recours à une expertise gériatrique adaptée, appuyée éventuellement sur une équipe mobile, et accessible aux médecins traitants. Une meilleure coordination des actions de l’hôpital avec les intervenants extérieurs et les « aidants » doit être recherchée, qui passe par une cohérence politique entre le Sros et les schémas médico-sociaux.
Pour la prise en charge des personnes âgées, le schéma lorrain souhaite agir à tous les niveaux : l’amont (en repérant ses habitants isolés et fragiles, en estimant les risques, en informant les familles et les professionnels...), la prise en charge hospitalière (organisation d’entrées directes en court séjour gériatrique, accès à l’imagerie ne conduisant pas «à des prolongations inappropriées de séjour»...) et l’aval (consultation par le médecin traitant de prévention des « rechutes » à la sortie d’hospitalisation, recours à des outils de liaison par la ville et l’hôpital...).
Par ailleurs, la Lorraine se préoccupe comme les autres régions de la réorganisation de sa chirurgie. Elle se livre à cet exercice avec une originalité : le repérage des établissements présentant des «critères de fragilité» (niveau d’activité, effectif et âge des praticiens, taille du bassin de population concerné et part d’activité dans ce bassin, effet de la tarification à l’activité – T2A). Suivant que les critères utilisés sont plus ou moins stricts, le Sros désigne par ce biais 16 ou 5 cliniques et surtout hôpitaux dits « fragiles ».
Dans un autre domaine – la périnatalité –, la Lorraine poursuit le travail engagé avec le Sros 2. Si elle maintient l’implantation actuelle des maternités et des centres périnatals de proximité (avec une réévaluation de compétence pour les seconds), elle programme le développement d’une « véritable communauté périnatale de proximité, y compris dans les territoires dépourvus de maternité ».
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