L' HYPERTENSION artérielle (HTA), définie par une PAS > 140 mmHg et/ou une PAD > 90 mmHg, est un facteur de risque majeur et indépendant de mortalité et de morbidité cardio-vasculaires. Elle est à l'origine de 40 % des décès cardio-vasculaires, par l'intermédiaire de ses complications : accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, insuffisance coronarienne, artérite des membres inférieurs, dissection aortique. Elle constitue aujourd'hui un véritable problème de santé publique. De nombreuses études cliniques ont démontré l'efficacité de la prise en charge médicamenteuse de l'hypertension artérielle sur la morbi-mortalité cardio-vasculaire. Bien qu'elle ait été controversée au cours de ces dernières années, la classe des inhibiteurs calciques a été reconnue efficace dans le cadre de plusieurs essais internationaux multicentriques d'envergure : INSIGHT, HOT, SYST-EUR, NORDIL, STOP2... De plus, les dernières recommandations de l'ANAES d'avril 2000 préconisent les dihydropyridines de longue durée d'action en première intention dans la prise en charge de l'HTA. Introduits en 1960 en cardiologie, les inhibiteurs calciques agissent par un effet vasodilatateur et entraînent une diminution des résistances vasculaires périphériques. Il s'agit d'une classe hétérogène, divisée en trois groupes : les phénylalkylamines, les benzothiazépines et les dihydropyridines. Bien qu'ils aient un mode d'action commun, ils diffèrent les uns des autres par leur structure chimique, leurs propriétés pharmacologiques et hémodynamiques et leur durée d'action.
La lercanidipine, principe actif de Lercan 10 mg, est une nouvelle dihydropyridine à longue durée d'action. Elle agit en inhibant sélectivement les canaux calciques voltage-dépendants de type L, bloquant ainsi l'entrée du calcium dans les cellules musculaires lisses vasculaires.
Lercan 10 mg se caractérise par une haute affinité pour les lipides membranaires des cellules musculaires lisses vasculaires, une distribution tissulaire rapide et généralisée grâce à une libération rapide de tout principe actif du compartiment plasmatique et une sélectivité vasculaire supérieure à celle des autres inhibiteurs calciques. Son action antihypertensive débute progressivement, sans à-coups, garant d'une meilleure tolérance ; son action prolongée permet une bonne couverture des vingt-quatre heures.
Action antihypertensive sans à-coups
Son efficacité antihypertensive a été démontrée au cours de 51 études et une métaanalyse. Les études versus placebo ont mis en évidence une efficacité significativement supérieure à celle du placebo sur la réduction des chiffres tensionnels, avec un rapport vallée/pic = 0,81, à la dose de 10 mg/jour. A long terme (un an), il est efficace sur les chiffres tensionnels systolique et diastolique. En outre, il est aussi efficace que les autres inhibiteurs calciques et que le captopril, avec une tolérance comparable.
La métaanalyse incluant 1 768 patients dont 1 128 traités par Lercan à la dose de 10 mg/j a montré sa bonne tolérance : les effets indésirables sont, dans la plupart des cas, bénins et réversibles à l'arrêt du traitement. On retrouve chez les patients traités moins de 1 % d'dèmes périphériques des membres inférieurs. Flushs et céphalées sont rares.
En ce qui concerne la fonction cardiaque, Lercan est dépourvu d'effet inotrope négatif. De plus, la vasodilatation qu'il induit se faisant progressivement, les cas d'hypotension aiguë avec tachycardie réflexe sont exceptionnels.
Ainsi, Lercan 10 mg est un traitement maniable, qui ne nécessite pas d'ajustement posologique chez le sujet âgé, en cas d'insuffisance rénale ou hépatique d'intensité légère à modérée. La posologie usuelle est d'un comprimé à 10 mg par jour. Chez certains patients, le traitement pourra éventuellement être instauré à 5 mg et poursuivi à cette dose.
D'après un atelier parrainé par le Laboratoire Pierre Fabre
Lercanidipine : fixation aux membranes lipidiques
La lercanidipine pénètre dans la double couche lipidique de la membrane des cellules musculaires lisses vasculaires. Là, elle est stockée au sein de la membrane, avant d'être relarguée progressivement vers son site d'action : les récepteurs des canaux calciques de type L auxquels elle va se fixer. L'entrée du calcium dans la cellule est bloquée, entraînant alors une vasodilatation artérielle qui conduit à une diminution des résistances artérielles périphériques, à l'origine de l'action antihypertensive.
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