LA COUR suprême de Miami va réexaminer, en octobre prochain, une décision de justice invalidant la condamnation de gros fabricants de tabac à payer à des fumeurs 145 milliards de dollars. Les avocats des plaignants font appel. Cette annulation a été prononcée, en mai 2003, par la cour d'appel de Floride qui a estimé « injuste » la qualification collective de la plainte des fumeurs. Jusqu'à sept cent mille habitants de Floride, tous rendus malades par la cigarette et disant avoir été informés insuffisamment des risques d'accoutumance, étaient à l'origine de la plainte en nom collectif (class action suit), déposée en octobre 1994 et qui avait abouti, en juillet 2000, au versement d'une somme astronomique.
Pour Philip Morris USA, R.J. Reynolds, Lorillard, Liggett et Brown and Williamson (1), rien n'est donc gagné. Chez Philip Morris, on se dit toutefois optimiste. « Que la Cour suprême veuille avoir le dernier mot sur une affaire comme celle-ci n'a rien d'inhabituel », commente-t-on, en laissant entendre que le cigarettier est prêt à aller devant la Cour suprême des Etats-Unis s'il n'obtenait pas gain de cause. La cour d'appel, pour sa part, avait souligné l'an dernier que l'amende réclamée aux industriels risquait d'entraîner leur faillite : 145 milliards de dollars représentent dix-huit fois les avoirs cumulés des entreprises en cause.
La victoire de cinq cent mille fumeurs en juillet 2000 avait eu un effet en cascade outre-Atlantique, avec une série de procès du même type. En octobre 2002, un tribunal californien a condamné Philip Morris à payer 28 milliards de dollars d'amende à une fumeuse souffrant d'un cancer du poumon incurable.
(1) British American Tobacco, qui contrôle Brown and Williamson, a fusionné avec R.J. Reynolds.
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