Plus de 8 000 candidats aux épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) déterminant les choix de spécialité et de région pour l’internat ont dû, la semaine dernière, repasser en pleine canicule 12 des 18 épreuves ! Certains étudiants se sont aperçus que deux des dossiers avaient déjà été travaillés en région favorisant inéquitablement les étudiants de ces régions. Chaque dossier est dans un « paquet de six dossiers » et l’annulation d’un dossier impose de repasser les six. Or ces deux dossiers n’étaient pas dans le même paquet, ce sont deux paquets de 6 soient 12 dossiers sur 18 pour lesquels les étudiants ont dû composer deux fois de suite.
La raison est tristement banale : le CNCI (Conseil national du concours de l’Internat, devenu Conseil Scientifique de Médecine) s’échine à demander aux facultés, aux doyens et eux-mêmes s’échinent à demander à leurs enseignants de mettre des sujets inédits dans la banque de l’ECNi. La pêche aux dossiers est maigre, les dossiers sont lentement revus, modifiés puis validés par le CNCI. Mais, au mépris des consignes très strictes, certains enseignants peu scrupuleux et un tantinet paresseux utilisent ces mêmes dossiers soi-disant inédits déposés dans la banque nationale pour préparer localement leurs étudiants à l’ECN ! Impossible pour le CNCI de le savoir et bien difficile de surveiller les milliers d’enseignants en médecine…
Experts en conclave
La solution proposée : il suffirait que dans les semaines précédant l’ECN, les experts du CNCI aidés de spécialistes des différentes disciplines médicales et de deux ou trois secrétaires se mettent en conclave quelques jours pour « pondre » et valider une trentaine de dossiers inédits avec ses 15 questions QCM par dossier. Les dossiers seraient alors forcément inédits, les risques de fuite bien plus faibles et tout serait organisé ex nihilo en quelques jours.
Idem pour l’épreuve de Lecture Critique d’Articles (LCA) : un conclave de quelques jours d’une dizaine de spécialistes de cette épreuve permettrait de puiser dans les articles publiés depuis moins de trois mois, donc forcément trop nouveaux pour avoir déjà été traités en région ou en conférence d’internat. Tout cela, et rien que cela, permettrait de gagner du temps, de la sécurité et peut-être même de la qualité dans cette épreuve pour le moins critiquable…
* Chef du Département de Médecine Interne, Hôpital Lariboisière (AP-HP), ancien vice-président de la commission de mise sur le marché de l’Agence française du médicament
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