APRÈS UN SROS 2 (schéma régional d’organisation sanitaire de deuxième génération) très restructurant (8 établissements de santé privés ont disparu dans la région depuis 1999 ; à l’hôpital public, des transformations d’activités de soins ont concerné 3 sites d’obstétrique et 4 sites de chirurgie...), la Haute-Normandie poursuit la recomposition de son offre de soins dans un contexte de pénurie médicale aiguë. Les efforts entamés à la fin des années 1990 se poursuivent en matière de chirurgie ou de périnatalité. Et la région ajoute aux chapitres obligatoires de ces troisièmes Sros celui de la cardiologie.
Déjà programmées dans le Sros 2, des opérations vont se concrétiser au cours de la campagne du nouveau schéma (pôle mère-enfant-urgences sur le site de Montivilliers, conversion des activités de chirurgie d’un établissement de Louviers en médecine physique et de réadaptation). D’autres, nouvelles, sont prévues, guidées souvent par la nécessité d’optimiser les compétences autour de plateaux techniques regroupés (deux cliniques du Havre et de Honfleur vont constituer un établissement privé unique de court séjour ; à Evreux, deux établissements se rapprochent également ; à Dieppe, deux établissements de la ville vont ne plus en former qu’un seul dans la commune de Saint-Aubin-sur-Scie).
Plus que d’autres, la région Haute-Normandie doit composer avec une démographie médicale en berne (les effectifs de libéraux généralistes et spécialistes y sont parmi les plus faibles de France). Cette situation met localement en péril l’offre de soins. Les conditions de fonctionnement de certains plateaux techniques «sont de plus en plus difficiles à maintenir en raison du déficit de la démographie médicale dans certaines spécialités et dans certaines zones», stipule le Sros, qui ajoute que même les coopérations entre établissements (qui peuvent être un moyen de pallier le manque de médecins) sont «difficiles à faire vivre concrètement et à inscrire dans la durée pour des raisons à la fois de culture et de faiblesse quantitative de certains professionnels». Pour faire face à une pénurie annoncée de médecins, la Haute-Normandie range l’ «optimisation du recours aux compétences médicales tant publiques que libérales» et la «recherche de l’efficience» parmi ses «orientations stratégiques». Son Sros préconise dans ce cadre des mesures spécifiques, suggérant par exemple de retenir les étudiants haut-normands (notamment en simplifiant l’installation des jeunes professionnels de santé) ou d’améliorer les conditions d’exercice (en incitant au regroupement, y compris interdisciplinaire, en expérimentant des «modes de prise en charge novateurs»...).
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