La hausse du prix des cigarettes, la mesure la plus efficace pour prévenir les décès liés au tabac

Publié le 01/07/2013

Selon une étude publiée aujourd’hui dans le « Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé », les mesures prévues la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac (CCLAT) entrée en vigueur en 2005 sont efficaces et permettent déjà de sauver des vies. L’étude conduite par David T. Levy et coll. est la première à analyser l’impact de la CCLAT.

Les auteurs ont analysé les données de 41 pays qui ont adopté au moins une mesure de la convention entre 2007 et 2010. Ils ont estimé la baisse du nombre de fumeurs à partir du modèle validé SimSmoke ; la baisse du nombre de décès a, elle, été évaluée à partir de l’hypothèse suggérée par de nombreuses études suggérant que la moitié des fumeurs meurent de leur tabagisme.

7,4 millions de décès évités.

David T. Levy et coll. montrent que les mesures prises dans ces 41 pays vont permettre d’éviter plus de 7,4 millions de décès prématurés parmi les fumeurs en 2050. Les 41 pays de l’étude représentent près d’un milliard de personnes soit un septième de la population mondiale en 2008 (6,9 milliards d’habitants).

En 2007, le nombre de fumeurs a été estimé à 287 millions, soit 14,8 millions de moins qu’en 2004 dont la moitié serait sauvée sur le long terme.

« C’est spectaculaire de découvrir que la mise en œuvre de ces simples politiques de lutte antitabac permet aux gouvernements de sauver tant de vies », a déclaré le Pr David Levy (Université de Georgetown à Washington). Les mesures mises en œuvres dans la convention-cadre de l’OMS sont des mesures validées, identifiées comme les plus efficaces à réduire la consommation de tabac. Elles sont au nombre de 6 : mise en place d’une surveillance de la consommation de tabac et des politiques de prévention, mesure de protection de la population contre la fumée du tabac, aide à l’arrêt du tabagisme, information du public sur les dangers du tabac, interdiction de la publicité pour le tabac, hausse des taxes sur le tabac.

Les auteurs ont évalué l’impact de chacune de ces mesures. « Le plus grand nombre de vies sauvées l’ont été grâce à la hausse du prix du tabac », soulignent-ils. Près de la moitié des décès attribuables au tabac ont été évités grâce à une augmentation des taxes d’au moins 75 % du prix initial (3,5 millions), aux lois antitabac (2,5 millions), aux campagnes d’information (700 000), aux traitements de sevrage (380 000) et à l’interdiction de la publicité du tabac (306 000).

Épidémie de tabagisme

« Outre quelque 7,4 millions de vies sauvées, les politiques de lutte antitabac que nous avons examinées peuvent générer d’autres avantages pour la santé comme la réduction d’issues de grossesse défavorables liées au tabagisme maternel, y compris un faible poids à la naissance, la réduction des coûts de soins de santé et une diminution de la perte de productivité, due à une réduction des maladies liées au tabac », a le Pr Levy. « La consommation de tabac est la principale cause évitable de décès dans le monde, avec six millions de décès attribuables au tabagisme par an aujourd’hui, et ces décès devraient passer à huit millions par an d’ici 2030 si les tendances actuelles se poursuivent », a déclaré Bettcher qui voit dans les mesures adoptées dans la onvention-cadre de l’OMS un moyen d’en finir avec « cette épidémie de tabagisme ».

Depuis son adoption en 2005, 175 pays et l’Union européenne ont adhéré à la CCLAT. La France a été le premier pays en Europe à ratifier la convention-cadre en 2004. « Il s’agit du traité le plus rapidement et largement adopté dans l’histoire des Nations Unies, couvrant près de 90 % de la population mondiale », se réjouit l’OMS.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr