Voilà des recommandations qui devraient satisfaire le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). En décembre dernier, son ex-président, le Pr Jacques Lansac, avait tapé du poing sur la table, dénonçant les dangers des échographies commerciales. Selon le CNGOF, la surexposition du fœtus aux ultrasons entraînée par ces échographies de convenance proposées via internet ne serait pas forcément sans risque sur la santé du bébé. La HAS, saisie par le précédent gouvernement, vient donc de donner sa position sous forme d’une mise en garde des professionnels de santé et des femmes enceintes sur la pratique des échographies « commerciales ». La Haute Autorité de santé rappelle que l’échographie foetale est un acte médical. En conséquence, elle ne peut être pratiquée que par des médecins, « titulaires d’un diplôme interuniversitaire d’échographie en gynécologie-obstétriques ou des sages-femmes, titulaires d’une attestation en échographie obstétricale ». Pas question donc pour des médecins de se laisser embarquer dans des échographies de confort… La HAS rappelle que « cette pratique commerciale (…) est incompatible avec l’exercice d’un médecin ou d’une sage-femme (…) et serait contraire à leurs codes de déontologie ». Concernant le matériel utilisé, ses recommandations précisent aussi que tout appareil échographique doit être utilisé qu’à des fins médicales. En pratique, ces équipements ne doivent pas pas se retrouver au service de sociétés non médicales. Au total, la HAS ne tranche pas sur la nécessité d’interdire ou pas les échographies commerciales, mais elle place des contrefeux et se prononce pour la diffusion d’une information complète aux femmes et aux couples qui attendent un enfant sur les risques de telles pratiques.
La mise en garde n’est pas nouvelle. Déjà en 2004, la Commission nationale d’échographie obstétricale et foetale avait alerté sur ces échographies « commerciales » de même que l’Académie de médecine. En 2005, l’AFSSAPS avait émis un avis recommandant aux femmes de « ne pas exposer inutilement leur fœtus aux ultrasons » et préconisant de réserver les échographies fœtales à un usage médical. Sans succès. Les offres continuent depuis de se multiplier. Et en particulier sur la toile. « Il suffit de cliquer sur Internet pour trouver des offres commerciales d’échographie pour les femmes enceintes. On leur propose, à Paris et dans quatre ou cinq autres villes de province, pour des prix variant de 60 à 140 euros, des échographies en 3 ou 4 dimensions avec vidéo », déplorait le CNGOF en décembre 2011. Un texte de 1962 limite pourtant l’usage de la radiographie aux professionnels de santé mais l’échographie n’existait pas lors de son écriture…
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