Après le VIH et le VHC, le VHB. Dans un document rendu public ce jour la HAS recommande l’utilisation des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) du VHB comme outil de dépistage complémentaire au dépistage biologique classique.
Encore trop de retard au diagnostic
Actuellement, la stratégie de dépistage de l’hépatite B cible les personnes à risque et repose sur la détection, par méthode Elisa, des 3 marqueurs de l’infection à VHB (Ag HBs, Ac anti-HBs, Ac anti-HBc). L’objectif est double : repérer les personnes porteuses du virus afin de les prendre en charge rapidement et proposer d’autre part, une vaccination à celles qui n’ont jamais été infectées mais qui sont exposées au risque.
Malgré cette stratégie et bien que l’activité de dépistage de l’hépatite B en France soit importante et en constante augmentation (3,8 millions de sérologies Ag HBs en 2013), « le dépistage reste insuffisamment ciblé et il persiste un retard au diagnostic chez environ 11 % des personnes qui présentent une forme grave d’atteinte hépatique au moment du diagnostic » pointe la HAS. Par ailleurs 55 % des 280 000 personnes atteintes d'hépatite B en France ignoreraient leur statut.
Facilité d’accès et bonne acceptabilité
Dans ce contexte, la HAS s’est penchée, sur la place des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) dans la stratégie de dépistage de l’hépatite B. « Bien que leurs performances soient moindres, le retour d’expérience sur l’utilisation des TROD VIH et les expérimentations menées sur les TROD VHB (associés ou non aux TROD VIH et VHC), confirment leurs avantages en termes d’acceptabilité et de facilité d’accès au dépistage dans un cadre médicalisé et non médicalisé, notamment dans les populations insuffisamment rejointes par le dispositif classique de dépistage » estime l’institution. Par ailleurs, les résultats des études portant sur l’impact du dépistage par TROD sur le lien vers le soin sont encourageants « puisque les personnes dépistées par TROD sont orientées vers une prise en charge à un niveau équivalent à celui observé en cas de dépistage biologique dès lors qu’une coordination ou des liens sont prévus en amont entre les acteurs et les structures impliquées ».
Au vu de ces données, la HAS ouvre donc la porte à l’utilisation des TROD « dès lors qu’ils peuvent se révéler plus adaptés pour atteindre des populations à risque non ou insuffisamment dépistées et éloignées des structures d’accès commun ».
Le test Elisa reste la référence
Cependant, si les performances de ce test sont jugées suffisantes « il ne peut se substituer au test de laboratoire, qui reste le test de référence dans le dépistage de l'hépatite B ». Et pour le moment tout résultat positif impose une confirmation sérologique systématique. En cas de résultat négatif, une validation par test sanguin classique devra être encouragée afin de savoir si la personne peut bénéficier d’une vaccination. En effet, comme la majorité des TROD VHB développés à ce jour, le seul TROD actuellement commercialisé en France ne détecte que l’antigène HBs. Il permet ainsi d’identifier les personnes infectées , mais pas celles qui n’ayant jamais été contaminées par le VHB et qui pourraient bénéficier d’une vaccination.
Vers un dépistage combiné VIH/VHC/VHB
La HAS estime par ailleurs que les tests rapides de l’hépatite B devraient faire partie d’un dépistage combiné avec les TROD du VIH et de l’hépatite C, les personnes concernées étant souvent co-infectées par plusieurs de ces virus et ayant en commun certains facteurs de risque de contamination (par voie sanguine et sexuelle).
Autant de préconisations qui interviennent alors qu’en amont de la journée mondiale contre l’hépatite du 28 juillet, l’OMS vient d’encourager les pays à « agir maintenant » et « à intensifier » leurs efforts contre l’hépatite notamment en matière de dépistage.
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