La haute autorité de santé (HAS) vient de publier la note de cadrage de son évaluation de la pertinence d’un dépistage du cancer du poumon dans les populations fortement exposées au tabac en France. Cette évaluation fait suite à une saisine de l’agence par l’intergroupe francophone de cancérologie thoracique (IFCT), par la société de pneumologie de langue française (SPLF), le groupe d’oncologie de langue française (GOLF), la société française de radiologie (SFR) et la société d’imagerie thoracique (SIT).
Dans le prolongement du plan cancer
Il y a eu, en France, près de 40 000 nouveaux cas de cancers bronchopulmonaire en 2012 et près de 30 000 décès. Le cancer du poumon fait partie des cancers ayant les plus mauvais pronostics, avec 14 % de survie à cinq ans tous stades confondus. La HAS précise que 93 % des décès par cancer du poumon sont associés au tabagisme. Si le plan cancer 2014-2019 a souligné l’intérêt du dépistage par scanner thoracique à faible dose, les modalités du dépistage, les populations à cibler et la répétition des examens dans le temps doivent être précisées. La HAS va donc mener une revue de la littérature afin de faire l’état des connaissances en ce qui concerne l’efficacité, les inconvénients et les risques associés à un dépistage du cancer du poumon par scanographie thoracique non injecté à faible dose.
Un travail en deux temps
Un autre enjeu sera de comprendre quel peut être l’impact d’un dépistage systématique sur les comportements tabagiques dans le contexte français. Si le rapport bénéfice-risque d’une telle politique devait se révéler positif, la HAS lancera un deuxième travail afin d’en explorer les dimensions économiques, éthiques et organisationnelles.
Un important essai mené aux États-Unis auprès de volontaires fortement exposés au tabac a montré une efficacité du dépistage par scanner thoracique à faible dose par rapport à un dépistage par radio thoracique en termes de diminution de mortalité par cancer bronchopulmonaire et de mortalité toutes causes. En revanche, d’autres études d’effectifs plus limités menés dans des pays européens ne sont pas parvenues à montrer de bénéfice, compte tenu du suivi de la population qui est meilleur qu’en Amérique du Nord.
Damien Coulomb
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