Avec la réforme de la retraite, les futurs vieux se sentent spoliés et tiennent depuis l’été le haut du pavé. Dans le business de la santé, en corrélation avec l’augmentation de la durée de la vie, la dynamique économique est du côté du grand âge (Dossier Décision Santé pp. 10-15). Le système de soins et les acteurs qui gravitent dans le secteur tentent de s’insérer dans ce nouveau marché. Chacun s’y prépare, car la vieillesse devient une opportunité lucrative. Elle constitue même un effet un effet d’aubaine.
Les pouvoirs publics favorisent les Ehpad pour y transférer des activités de chirurgie jugées pléthoriques par manque de chirurgiens surtout et, un peu, par exigence d’excellence. Le développement du long séjour permet de lui transférer des activités MCO sans trop de casses sociales. Pour leur part, les établissements traditionnels du secteur des personnes âgées qui ont une longueur d’avance sur les autres compétiteurs voient l’occasion d’y puiser une deuxième jeunesse. Longtemps, ce secteur médico-social fut dévalorisé et « démonétisé ». Il devient à la mode et est désormais privilégié par de nouveaux mécanismes « barbares » de financements dits « fongibles et asymétriques ». Les investisseurs purs et durs ont, quant à eux, bien compris avant tout le monde, qu’un eldorado de la santé se trouvait là, et non plus dans une médecine sophistiquée de « niches thérapeutiques » à risques. Et l’industrie du médicament et du handicap tente d’y découvrir des blockbusters, sachant que le cancer, la cardiologie et autres traitements infectieux s’avèrent des domaines compliqués et très surveillés (dossier Décision-Santé-Le Pharmacien Hôpital pp. 6 à 11).
Alors tout est-il en coupe réglée ?
Évidement pas, tant les évolutions nécessitent de former les professionnels à des pratiques différentes. Les mondes culturels du sanitaire et du médico-social ne sont pas toujours les mêmes et un pouvoir technocratique local ne suffira pas à opérer à la va-vite un changement culturel. Surtout, la faiblesse du pouvoir économique des collectivités locales, organisée par le pouvoir central fait craindre des manques d’argent.
En réalité, les intérêts des professionnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux deviennent liés. L’asymétrie économique décrétée ne doit pas les opposer. Car, la dépendance… économique, d’un secteur sur un autre, est toujours source de frustration.
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