« Le Dernier Samouraï », d'Edward Zwick

A la guerre comme à la guerre

Publié le 20/01/2004

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LE REALISATEUR AMERICAIN Edward Zwick (« Glory », « Légendes d'automne », « Couvre-feu ») ne s'est jamais remis de la vision, à 17 ans, des « Sept Samouraïs », d'Akira Kurosawa. « Dans ce seul film, dit-il, on retrouve tout ce dont un réalisateur a besoin quant à la façon de conter une histoire, de développer des personnages, de mettre en scène l'action et de dramatiser un récit. » Mesuré à cette aune, « le Dernier Samouraï » mérite bien des critiques. De même qu'on pourra s'irriter de la façon dont Tom Cruise, producteur du film, s'est donné le beau rôle et une omniprésence que justifie il est vrai son statut de vedette internationale.
Mais l'essentiel n'est pas là. S'inspirant d'un événement historique réel, la révolte des samouraïs quand le Japon entre dans l'ère moderne (le Meiji), c'est un film qui manie avec habileté le spectaculaire, le dépaysement, l'affrontement du bien et du mal. Il s'adresse à des spectateurs ayant gardé un peu de leur âme d'enfant qui aime jouer à la guerre sans se poser de questions.
Tom Cruise, en héros déchu de la conquête de l'Ouest qui retrouve son âme dans le Japon ancestral - les valeurs des samouraïs sont, estime-t-il, semblables à celle de son « Eglise », la Scientologie -, est certes de presque tous les plans. Mais ce n'est pas aux dépens des quelques autres personnages, comme l'impressionnant samouraï joué magnifiquement par Ken Watanabe. Et la beauté des paysages (du Japon et... de la Nouvelle-Zélande), la chorégraphie des combats, une certaine ironie dans la description des Américains font oublier le simplisme de l'ensemble. On pense à certains westerns ou films de guerre de la grande époque hollywoodienne. Ce n'est pas Kurosawa mais ce n'est tout de même pas si mal.

> R. C.