Un bistrot français dans Manhattan. Un déjeuner avec le Dr Francesca Gany : le correspondant du « Lancet » se régale du parcours de cette femme énergique que rien ne destinait à devenir guérisseuse dans une communauté sénégalaise.
Et pourtant ! Les choses se passent à la fin des années 1980 quand elle travaille à l'hôpital Bellevue de New York. Elle a l'atout de parler français, un langage proche de celui qu'utilisent les soignants avec les immigrés sénégalais qui parlent le Wolouf. La plupart de ces immigrés, qui habitent dans un hôtel proche de l'hôpital, se plaignent de douleurs gastro-intestinales irradiant dans le dos. Pour comprendre, Francesca Gany se rend avec un anthropologue dans leur communauté ; elle y apprend l'existence d'un syndrome de somatisation sénégalais appelé Tooy, qui se traite avec une substance gélatineuse provenant d'un arbre (kell tree). Et découvre qu'à défaut de kell, ils se servent de gélatine, responsable de leurs troubles ; elle devient leur guérisseuse. Par la suite, elle crée le centre universitaire de New York pour la santé des immigrés. Et va jusqu'à faire un dépistage de la tuberculose dans les églises et chez les chauffeurs de taxi qui font la queue dans les aéroports.
Ivan Oransky. « The Lancet » du 17 septembre 2005, p. 977.
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