LA GROSSESSE est une situation à risque d'apparition ou d'aggravation d'un syndrome des jambes sans repos (Sjsr). Des chercheurs milanais (Mauro Manconi et coll.) ont réalisé une étude épidémiologique détaillée sur le Sjsr pendant la grossesse jusqu'au sixième mois du post-partum. Les chiffres indiquent qu'un quart des femmes enceintes présente à un moment ou à un autre ce trouble du mouvement.
Ainsi, chez 606 femmes admises dans le service de gynécologie de Ferrara, 161 ont rapporté avoir souffert de Sjsr, dont 101 pour la première fois. Un quart d'entre elles ont présenté les symptômes au moins une fois par semaine et 15 % au moins trois fois par semaine. Une aggravation du Sjsr survient volontiers au 6e mois de grossesse, atteignant un pic entre les 6e et 8e mois. La prévalence diminue ensuite au moment de l'accouchement et seulement 5 à 6 % des femmes accusent un Sjsr après six mois. C'est l'impact sur le sommeil qui est le plus pénalisant, les femmes souffrant de Sjsr se plaignant d'insomnie, de temps de sommeil réduit et de somnolence diurne. Les patientes affectées sont généralement plus âgées, ont une charge en fer plus faible, sont plus souvent insomniaques, comparativement aux autres. C'est la première fois que l'on trouve une association significative avec un déficit en fer. Mais l'amélioration après la naissance plaide plutôt en faveur d'une origine hormonale, selon Mauro Manconi et coll. Cette association est connue depuis 1940, sans que l'on en ait l'explication. Le diagnostic repose sur quatre critères : sensation d'inconfort, dysesthésies et/ou paresthésies, avec besoin de bouger les jambes ; survenue ou aggravation avec le repos ; soulagement transitoire avec le mouvement ; survenue ou aggravation le soir ou la nuit. Un trouble du métabolisme dopaminergique est parfois invoqué, dans lequel, d'ailleurs, le fer intervient.
« Neurology », numéro du 28 septembre 2004.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature