La plupart des cabinets des chirurgiens-dentistes du nord et de l'est de la France devraient être fermés aujourd'hui, à l'appel de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), pour obtenir une augmentation des honoraires.
Revendiquant 17 000 adhérents sur les 36 000 professionnels libéraux, le syndicat a lancé lundi une semaine d'actions avec la fermeture tournante par région (selon l'indicatif téléphonique) des cabinets. Dès lundi, il estimait que la grève, qui avait lieu ce jour-là en Ile-de-France (préfixe téléphonique 01), était « bien suivie, avec des taux de participation de 70 à 80% », dans une région pourtant peu syndiquée. Hier, c'était au tour des cabinets de l'Ouest et du Centre-Ouest (préfixe 02). Demain, la grève aura lieu dans le Sud et le Sud-Est (préfixe 04), avant de se clore vendredi dans la région Sud-Ouest (préfixe 05).
Les chirurgiens-dentistes ont cependant l'intention de maintenir la pression au-delà de cette semaine, alors que des négociations avec les caisses d'assurance-maladie doivent « entrer dans une phase active » jeudi. Ils se déclarent « prêts » à appliquer unilatéralement des tarifs sauvages comme le doublement du tarif des soins de caries dentaires (de 21,30 euros à 42,60 euros), si ces négociations n'aboutissent pas rapidement.
« La santé dentaire est trop méprisée en France, les honoraires de soins précoces et conservateurs (caries) sont les moins honorés d'Europe, les soins chirurgicaux (extractions) sont sinistrés et les remboursements des prothèses quasi inexistants et inférieurs à ce qu'ils étaient en 1988 », estime Jacques Reignault, président de la CNSD. Il rappelle que la revalorisation des soins conservateurs en contrepartie du plafonnement des prothèses, « préconisés dès 1989 par la commission permanente de la nomenclature », a été approuvée par le gouvernement en 1997 avec l'objectif « du doublement sur deux ans des soins de caries ». Et le Dr Reignault dénonce l'abrogation de l'arrêté fixant cette revalorisation dès 1998, et le blocage persistant du dossier dû, selon lui, à Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Le président de la CNSD souligne que les « soins conservateurs représentent 70 % de l'activité » des dentistes, mais ne leur apportent que 30 % de leurs revenus. Le syndicat menace de poursuivre ses actions et d'appliquer ce doublement tarifaire, « peut-être dès juin, date anniversaire de l'abrogation de l'arrêté de 1997 par Mme Aubry », précise Jacques Reignault.
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