REÇUS LE 29 AVRIL dernier par la mission d'appui (mise en place par Roselyne Bachelot pour venir en aide aux départements qui peinent à mettre en musique sa circulaire de resectorisation), les responsables gersois du dossier de la permanence des soins savaient qu'ils jouaient gros et qu'un mouvement de grève de la PDS était en gestation.
Car les acteurs locaux de la garde trouvaient la pilule ministérielle dure à avaler : pour obtenir le paiement longtemps différé des astreintes du samedi après-midi, la circulaire de Roselyne Bachelot leur demandait de passer de 31 à 8 secteurs de garde. Une gageure pour un département rural à la population vieillissante (tant côté patients que côté médecins). La potion était d'autant plus amère que, parallèlement, le financement de la régulation libérale du samedi après-midi, promis et budgété pour 2008 par l'assurance-maladie, a cessé… à la fin de janvier 2008.
Les régulateurs libéraux ont néanmoins continué à être payés sur les fonds (non illimités) propres de leur association. De leur côté, 60 % des effecteurs environ, lassés de ne pas être payés pour leurs astreintes du samedi après-midi, se sont mis en grève sur toutes les tranches horaires dès le début du mois de mai.
Au cours de la réunion du 29 avril dernier, l'assurance-maladie avait promis de débloquer avant la fin du mois de mai les sommes destinées à la régulation, mais les régulateurs libéraux avaient prévenu que, faute de paiement effectif à la fin du mois de mai, il faudrait s'attendre à une «grève totale», tant des effecteurs que des régulateurs, et pour toutes les tranches horaires de la PDS, selon le Dr Patrick Lachapèle, vice-président du conseil départemental de l'Ordre du Gers.
Un nouvel arrêté en septembre.
En fin de semaine dernière, la DDASS (direction départementale de l'action sanitaire et sociale) a envoyé des assurance écrites à l'Ordre des médecins et aux principaux acteurs départementaux de la PDS. Selon ce courrier, indique le Dr Philippe Julien, responsable de la FMF (Fédération des médecins de France) du Gers, avec la resectorisation, le département passera finalement de 31 à 20 secteurs (et non plus 6 ou 8) d'ici à la fin de 2008. Une diminution rendue possible par le fait que dans l'actuelle sectorisation existent déjà des secteurs qui fusionnent le week-end, d'autres qui sont interdépartementaux, et d'autres, enfin, qui ont un caractère intermittent. Mais surtout, le paiement des astreintes du samedi après-midi et des jours de pont entre deux jours fériés, tant pour les effecteurs que pour les régulateurs, sera régularisé avec effet rétroactif au 1er janvier 2008, dès que le nouvel arrêté préfectoral de sectorisation sera publié.
«Nous sommes confiants, car il s'agit d'assurances écrites», indique au « Quotidien » le Dr Julien, qui estime que le nouvel arrêté préfectoral devrait être publié «dès la rentrée de septembre». Lundi soir, en effet, une première réunion rassemblant tous les acteurs de la PDS a été organisée dans les locaux de la DDASS pour préparer la nouvelle sectorisation. «Le mouvement de grève est levé depuis le week-end», ajoute le Dr Julien, qui précise que, parallèlement, les réquisitions préfectorales ont cessé.
Le Gers semble donc être sorti de la tourmente, mais les départements en difficulté sur le plan de l'organisation de la PDS restent nombreux. Lors de sa prochaine réunion, qui se tiendra demain jeudi, la mission d'appui auditionnera notamment le département du Finistère, qui va présenter un projet d'organisation régionale de la PDS pour les quatre départements bretons (Finistère, Côtes-d'Armor, Morbihan, Ille-et-Vilaine), élaboré par l'URML. Selon le Dr Philippe Le Rouzo, responsable de la commission PDS à l'URML (union régionale des médecins libéraux) de Bretagne, «les Finistériens refuseront la sectorisation qu'on veut leur imposer si on ne leur accorde pas en contrepartie les moyens qu'ils demandent et qu'ils estiment indispensables, comme des moyens de transport pour les patients qui ne peuvent se déplacer, ou un financement pour des effecteurs mobiles».
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