ENTAMÉE à la mi-juin par les défenseurs du secteur privé à l'hôpital, la grève de la transmission du codage des actes franchit un cap aujourd'hui : décidément mécontents des nouvelles conditions que leur fait le gouvernement pour le paiement de leur redevance (« le Quotidien » du 17 septembre), les médecins hospitaliers ayant une activité libérale dans leur établissement observent deux jours de «grève totale».
Selon le SNDELMH (Syndicat national de défense de l'exercice libéral de la médecine à l'hôpital, qui orchestre le mouvement depuis trois mois), plus d'un millier de praticiens ne transmettent plus, à ce jour, les données issues du codage des actes à leur administration. Un « boycott » qui commence à handicaper sérieusement les hôpitaux, l'opération les privant d'une partie de leurs budgets. Du coup, la tension monte et le syndicat dénonce des «menaces de représailles» proférées à l'encontre des grévistes – il peut s'agir, explique-t-il, de chantage à la «révision des effectifs médicaux, à l'attribution d'effectifs infirmiers ou de secrétariat, au renouvellement de contrat d'activité libérale, à la mise sous astreinte pécuniaire des praticiens grévistes…».
En avril 2007, un rapport de l'IGAS consacré aux « dépassements d'honoraires médicaux » avait établi que quelque 4 200 praticiens, soit 11 % du total des PH et des hospitalo-universitaires, avaient un secteur privé. En secteur I pour les deux tiers d'entre eux, ils étaient d'abord, chirurgiens, puis obstétriciens, radiologues, cardiologues… Tous secteurs conventionnels confondus, leur taux de dépassement d'honoraires (qui se trouvent désormais soumis à redevance alors qu'ils ne l'étaient pas jusqu'à présent) était de 29 %.
> K. P.
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