À LA SUITE du rendez-vous manqué du 19 septembre (entre l'assurance-maladie et les syndicats signataires de la convention) pour la rémunération des astreintes du samedi après-midi, rien ne va plus sur le terrain et le mouvement de grève – ou plutôt de « non-volontariat » – du samedi après-midi fait tache d'huile. Il faut dire que syndicats et acteurs de la permanence des soins (PDS), déjà échaudés par les multiples reports de la négociation sur le paiement de ces astreintes (le décret prévoyant ces rémunérations est paru en décembre 2006), voient leur colère amplifiée par les récentes et nombreuses prises de position sur la liberté d'installation, vécues comme autant d'attaques.
De l'avis de tous les syndicats conviés à la négociation manquée du 19 septembre, les raisons de son échec sont totalement imputables à l'assurance-maladie qui a justifié l'impossibilité d'entamer des négociations par «la nécessité d'avoir des arbitrages du gouvernement» (à la suite de la parution du rapport Grall préconisant la sortie de la PDS du champ conventionnel) et argué de «l'absence d'un mandat du conseil de l'UNCAM (Union nationale des caisses d'assurance-maladie) » pour mener les débats.
Comme le rappelle le Dr Luc Duquesnel, responsable de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) pour la Mayenne, «aggraver le problème de la permanence des soins, c'est aggraver les problèmes de la démographie médicale. Avec son attitude méprisante à l'égard des acteurs de terrain, Frédéric Van Roekeghem (directeur de l'UNCAM) est en train de détruire tout ce qui a été si long à construire en matière de permanence des soins». Selon Luc Duquesnel, outre la Mayenne, de nombreux départements ont rejoint le mouvement : les Ardennes, l'Aisne, le Morbihan, le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres, la Vienne, le Vaucluse, l'Eure-et-Loir, le Bas-Rhin et l'Essonne. Juste un premier pas dans l'esprit de Luc Duquesnel, qui souhaite qu'il y ait «de plus en plus de départements adhérant à ce mouvement de grève». Un mouvement de grève qui, pour le patron de la CSMF de la Mayenne, ne cessera qu'avec la rémunération effective de ces nouvelles plages horaires. A l'assurance-maladie, on n'est pas pour l'heure en mesure d'indiquer si une nouvelle date de rendez-vous avec les syndicats est programmée ou non.
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