Les syndicats et l'UFML ont appelé les médecins à fermer leur cabinet du 23 au 31 décembre pour protester contre la politique de santé du gouvernement. Suivez chaque jour la mobilisation des professionnels de santé et l'essentiel de l'actualité dans cette page « spéciale grève ».
Mardi 30 décembre
La FHP ne fera pas grève
La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) annonce qu'elle renonce à son mouvement de grève illimitée qui devait débuter le 5 janvier, ceci après avoir obtenu des « avancées » de la part des pouvoirs publics.
Lundi 29 décembre
Touraine n'est pas inquiète pour l'accès aux soins
La ministre de la Santé répète qu'il n'y a « pas de difficulté dans l'accès aux soins » pendant la grève des médecins. Elle dit entendre l'inquiétude de la profession, fonder des espoirs dans les discussions qui doivent reprendre à la rentrée avec les syndicats, mais garde le cap sur le tiers payant.
Le SML en appelle au Premier ministre
Le Syndicat des médecins libéraux demande au Premier ministre de « reprendre en main la loi santé », un texte qui vise selon le SML « à étatiser la médecine au dépend de la liberté et de la santé des patients ». Il appelle les spécialistes et les généralistes à s’associer aux mouvements de fermetures annoncés pour le 5 janvier par la FHP et le 6 janvier pour la journée sans cabinet.
Le SAMU est sous tension
Le Dr François Braun, patron du SAMU-Urgences de France, reconnaît dans un entretien accordé à l'AFP que, même si la situation est disparate sur le territoire, les SAMU travaillent sous tension avec la grève des médecins libéraux.
La mobilisation des généralistes ne mollit pas, prévient l'UNOF
Au matin de son 6e jour de grève, l’UNOF, la branche généraliste de la CSMF, fait ses comptes : « 80 à 100 % des médecins généralistes sont en grève. L’absence d’anticipation de la mobilisation des médecins libéraux par les ARS (...) s’est traduite par des réquisitions faites dans l’urgence, même après le début du mouvement ».
SOS-Médecins rejoint la grève
Pour marquer le coup, l'association demande à la ministre de la Santé d'arrêter de « mentir » quant au volume de l'afflux aux urgences des derniers jours.
Dimanche 28 décembre
SOS réquisitionné « à tour de bras »
A la veille de son entrée en grève, l’association d’urgentistes libéraux SOS-Médecins affirme que l'ensemble de ses 64 structures sont d'ores et déjà réquisitionnées. Son président, le Dr Dominique Ringard explique à l'AFP : « On est réquisitionnés à tour de bras. Les urgences sont, malgré ce que dit la ministre Marisol Touraine, hyper débordées. »
Samedi 27 décembre
Pas question de revenir sur le tiers payant, dixit Marisol Touraine
Invitée de France Info, la ministre de la Santé a répondu aux médecins grévistes réclamant la supression du tiers payant obligatoire. Pour Marisol Touraine, il s'agit d'un des socles de sa réforme sur lequel elle ne veut pas revenir. Elle invite les syndicats à une concertation, dès le mois de janvier, pour évoquer les modalités de mise en œuvre du dispositif.
Mercredi 24 décembre
Pour le ministère, tout est calme
Contacté par « le Quotidien », le ministère de la Santé ne souhaite pas commenter le taux de mobilisation de 70 % annoncé quelques heures plus tôt par la CSMF, jugeant difficile d'attribuer l'ensemble des fermetures de cabinets à la grève. Le ministère assure que pour l'heure, la continuité des soins est garantie, "aucune difficulté particulière" n'ayant été relevée.
On apprend que les anesthésistes du SNPHAR-E suspendent leur mouvement
Décision a été prise le 23 décembre au soir : à l’hôpital, le Syndicat national des anesthésistes-réanimateurs élargi lève son préavis de grève des gardes
Pour Jean-Paul Ortiz (CSMF), plus de 70 % des libéraux ont fermé leur cabinet
Lors d'une conférence de presse, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) recense les grévistes généralistes et spécialistes. « Plus de 70% des médecins généralistes et spécialistes libéraux ont fermé leur cabinet ce mercredi 24 décembre », annonce le Dr Jean-Paul Ortiz, président du syndicat.
La Confédération a organisé un « relevé rigoureux » de l’état du mouvement par ses responsables départementaux. Elle observe que le taux de cabinets fermés dépasse les 80 % dans plusieurs régions : l’Alsace, la Bretagne, le Centre, la Basse-Normandie, les Pays-de-Loire, Lorraine, Picardie, Poitou-Charentes, Rhônes-Alpes, les DOM et la couronne parisienne. De même, dans certaines cliniques, des services sont en cessation d’activité.
Mardi 23 décembre
Les anesthésistes se comptent
Le SNARF (Syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France) estime dans un communiqué que « la mobilisation s'amplifie dans les rangs de sa spécialité ». « Chaque jour, précise l'organisation, de nouvelles équipes et de nouveaux établissements se rallient à notre mouvement, y compris dans les grandes villes : Lyon, Marseille, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Nice, Cannes, Nantes, Bayonne, Biarritz St Jean de Luz, Nancy, Beauvais, Amiens, Saint Grégoire, Perpignan, Annecy, Istres, La Roche sur Yon, Nimes, Carpentras, Montbrison, et dans la région pariseinne Antony, Le Blanc-Mesnil, Quincy sous Sénart, etc.. »
Pour le SNARF, les anesthésistes ont été nombreux à être réquisitionnés.
Les jeunes généralistes du SNJMG expliquent les raisons de leur entrée en grève le 6 janvier
Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) a réalisé une affiche d'information à destination des patients pour leur expliquer à partir de ce mardi pourquoi il rejette le projet de loi de santé et sera en grève le 6 janvier.
Risque de démantèlement du métier de médecin avec les infirmières cliniciennes et la vaccination confiée à d'autres professions, consultation bloquée à 23 euros, mauvaise gestion des ressources de santé sont les principaux griefs portés par le SNJMG pour expliquer la grève du 6 janvier.
Le patron de la Mutualité défend le tiers payant
Dans une tribune publiée dans le Monde (daté de mercredi), Etienne Caniard se fait l'apôtre du tiers payant généralisé prévu en 2017 et dont les médecins rejettent le caractère obligatoire.
« La généralisation du tiers payant facilite l'accès aux soins, affirme le président de la Mutualité. Il est déjà pratiqué par près de 100 000 professionnels de santé en France, de manière volontaire et à la satisfaction de l'immense majorité d'entre eux et des patients. »
Selon Etienne Caniard, « ce progrès va tellement de soi qu'il a été adopté par 25 des 28 pays européens ». « Rien ne se fera sans les médecins, moins encore contre eux », conclut le président de la Mutualité, persuadé que la mise en œuvre du tiers payant généralisé peut se mettre en place sans nouvelle charge administrative pour les praticiens.
L'accord des urgentistes illustre la préférence du gouvernement pour l'hôpital, estime la CSMF
L'accord intervenu entre les médecins urgentistes et le ministère de la Santé, après une journée de grève, ne laisse pas indifférent la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). « Le gouvernement a trouvé un accord et a miraculeusement fait apparaître 90 millions d'euros pour répondre aux revendications exprimées, affirme le syndicat. Dans le même temps, les médecins libéraux, qui entreront massivement en grève à compter du 24 décembre, n’ont reçu aucun signe d’ouverture. » Le syndicat présidé par le Dr Jean-Paul Ortiz observe que le Premier Ministre a réaffirmé le maintien du tiers payant mais écarté le sujet tarifaire ce matin.
« Le Gouvernement affiche désormais de façon très claire sa préférence pour l’hôpital », analyse la Confédération, qui appelle tous les médecins libéraux à cesser totalement leur activité du 24 au 31 décembre 2014 pour obtenir la réécriture du projet de loi de Santé et l’ouverture urgente d’une négociation tarifaire.
MG France annonce une forte mobilisation des généralistes
Le syndicat MG France annonce une mobilisation oscillant « entre 40 et 80 % des cabinets fermés ». Il cite quelques taux de fermeture régionaux ou départementaux pour ce premier jour de grève : 80% dans le Morbihan, 75% dans le Limousin, 70% dans le Rhône, 60% en Loire-Atlantique, en Vendée, en Alsace et en Corse, 55 % dans les Alpes-Maritimes (55 %)...
L'AMUF lève son préavis de grève
Au bout de 24 heures, l'Association des médecins urgentistes de France indique avoir trouvé un accord sur le temps de travail avec la ministre de la Santé. Le préavis de grève des urgences, entamée le 22 décembre, est levé.
La FHF juge que Touraine veut trop cher payer la sortie de crise aux urgences
Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, croit savoir que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a « lâché » face aux urgentistes. Il dénonce sur Radio Classique une facture de « 90 millions d'euros pour les hôpitaux », qu'il juge bon de rapporter aux « 400 millions d'euros de déficit de l'hôpital ».
Valls s'en mêle
Sur Europe 1, le Premier ministre dit espérer que la négociation entre la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et les médecins urgentistes grévistes aboutira « dans les heures qui viennent ».
Manuel Valls s'exprime également sur la grève des médecins libéraux qui vient de débuter, ainsi que sur la future loi de santé. Tout en se disant ouvert à la discussion, il réaffirme son soutien au tiers payant généralisé : « C’est une mesure qui est attendue par nos concitoyens. »
(Avec AFP)
Lundi 22 décembre
Woerth : le tiers payant généralisé, « une fausse bonne idée »
Le tiers payant généralisé est « une fausse bonne idée », qui « dévalorise l'acte » du médecin puisque le patient n'est pas tenu de payer sa consultation, a affirmé Eric Woerth ce lundi à l'occasion du point presse hebdomadaire de l'UMP à Paris.
Il a développé : « C'est une fausse bonne idée parce que la CMU (Couverture maladie universelle) existe. Pour le reste, on se fait rembourser la consultation en trois jours ». Il a également évoqué des « fantasmes autour de la tarification » des actes médicaux.
Il a par ailleurs regretté que le projet de loi santé se soit « fait sans consultations » des partenaires.
Aujourd'hui délégué général de l'UMP à l'économie et la finance, Eric Woerth a été ministre du Budget du gouvernement Fillon (et à ce titre en charge de la Sécurité sociale).
(Avec AFP)
« La continuité des soins sera assurée pendant les fêtes », garantit le ministère
Le ministère de la Santé assure que la fermeture des cabinets de médecins libéraux du 23 au 31 décembre 2014 et l'arrêt d'activité des cliniques à compter du 5 janvier 2015, ne seront pas un obstacle à la continuité et à la permanence des soins. Marisol Touraine a adressé une instruction aux Agences régionales de santé (ARS) les enjoignant de prendre « les dispositions nécessaires pour s'assurer que les patients seront correctement informés et orientés pendant cette période ».
« Tous ceux qui auront besoin de consulter un médecin seront pris en charge », assure le ministère de la Santé. Les ARS devront indiquer aux patients, sur leur site Internet, les démarches à effectuer pour être pris en charge. Les patients sont invités à contacter leur médecin traitant pour s'assurer de sa disponibilité et si nécessaire, à composer le 15. Le ministère va suivre au jour le jour la situation en région, « pour adapter, au besoin, l'organisation des soins ».
Selon Bapt (PS), « il y a eu un problème de méthode » de Marisol Touraine
Après Claude Pigement et Pascal Terrasse, un nouveau ténor socialiste spécialiste de la santé regrette l’absence de concertation du corps médical lors de l’écriture du projet de loi de santé. « On ne fait pas une réforme du système de santé contre les médecins. Il y a eu un problème de méthode. Si le ministère avait mieux concerté, nous aurions évité des psychodrames... », explique ce lundi au « Figaro » le député PS de Haute-Garonne, favorable à une ouverture de négociations sur les tarifs des généralistes.
Grève : une date peu opportune pour les remplaçants, qui se démarquent
Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) et le regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (REAGJIR), ont refusé de s’associer à la grève contre le projet de loi de santé, critiquant la date retenue pour la fermeture des cabinets. Cette date pénalise « les remplaçants souvent engagés par contrat à travailler pendant les congés des médecins installés », explique le SNJMG. « Ces grèves, programmées à une période de forte activité pour les remplaçants, les mettent en grande difficulté », observe REAGJIR. Le SNJMG et REAGJIR faisaient tout de même partie du front généraliste constitué autour de MG France contre le projet de loi de santé.
Internes et chef ne font pas grève mais demandent la réécriture du projet de loi de santé
Les syndicats d’internes et de chefs de clinique demandent la «øréécriture en profondeurø» du projet de loi de santé. «øCe texte n’est pas acceptable en l’étatø», affirment les Intersyndicats nationaux des internes (ISNI), des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) et des chefs de clinique et assistants (ISNCCA). «øNous comprenons la mobilisation des médecins libéraux et hospitaliers, nous sommes sur la même ligne, mais pour le moment nous n’appelons pas à la grève mais à réécrire le texteø», explique Mickael Benzaqui, président de l’ISNI. «øSi le texte reste en l’état, on est prêts à entrer dans la danse en se mettant en grève s’il le fautø», prévient Julien Lenglet, président de l’ISNCCA.
Deux tiers des patients soutiennent la grève...
Selon un sondage* Opinion Way paru dans « Le Figaro » ce lundi, 63 % des Français disent comprendre le mouvement de grève des médecins contre la politique de santé du gouvernement. Ce sondage est très flatteur pour la profession puisque 87 % des sondés sont satisfaits de la qualité des soins fournis par leur médecin.
Une majorité de Français jugeraient « acceptable » (16%) ou « plutôt acceptable » (36%) la revalorisation du C à 25 euros. Seule pomme de discorde : deux tiers des patients demeurent favorables au tiers payant généralisé.
* Sondage réalisé les 17 et 18 décembre sur un échantillon représentatif de 1032 personnes constitué selon la méthode des quotas.
... mais pas l’ex-patron du CISS qui ironise sur la « grève à Megève »
Christian Saout n’est pas aussi bienveillant que la majorité des patients à l’encontre du mouvement de contestation des médecins contre le projet de loi de santé. « Vous savez, même dans le milieu médical, on appelle ça faire la grève à Megève, ironise l’ancien président du Collectif interassociatif sur la santé (CISS),dans un entretien avec "La Dépêche du Midi". J’aime la grève pendant les vacances. De toute façon, les cabinets auraient été fermés. » Lire l'article.
Marisol Touraine aurait trouvé un accord avec les urgentistes. Premières réactions sur Twitter...
Bravo à @MarisolTouraine pour son accord avec les urgentistes sur leur organisation du temps de travail. Leurs demandes sont légitimes.
— benoithamon (@benoithamon) December 22, 2014
Attractivité de la carrière, amélioration du service rendu au patient... de belles avancées pour les urgentistes ! @MarisolTouraine
— olivier veran (@olivierveran) December 22, 2014
Les urgentistes, en grève ce lundi, proches d’un compromis sur le temps de travail
Les urgentistes ont donné ce lundi le coup d’envoi d'une semaine de grève des médecins. Ils souhaitent que soit fixé un maximum de 48 heures hebdomadaires, comme le prévoit la législation européenne, et que les heures travaillées au-delà de 39 heures soient valorisées. Selon la ministre de la Santé, un accord aurait été trouvé ce week-end...
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