Née en 1907 dans une famille bourgeoise de la Nouvelle Angleterre, fille d'un médecin et d'une suffragette, Katharine Hepburn n'a ni le physique ni le caractère appréciés à l'époque par Broadway et Hollywood.
Grande, sportive, mince jusqu'à être osseuse, intelligente, volontaire voire entêtée, elle n'a rien de commun avec les blondes évaporées qui plaisent aux studios. Heureusement, la comédienne débutante tourne son premier film avec George Cukor, qui sait si bien filmer les femmes et va devenir son metteur en scène fétiche et ami.
C'est « Héritage », en 1932. Cukor la dirigera dans quelques-uns de ses meilleurs rôles : « les Quatre Filles du docteur March » (1933), « Sylvia Scarlett » (1935), échec public mais personnage mémorable, « Indiscrétions » (1940), brillant vaudeville qu'elle avait fait triompher au théâtre, ou encore « Madame porte la culotte » (1949).
Entre temps, Hepburn a remporté, à 26 ans, pour « Morning Glory », le premier de quatre oscars, un record. Les statuettes ne lui seront pas décernés pour ses meilleurs films mais qu'importe : « Devine qui vient dîner » (1967), qui avait le courage de traiter du racisme, « Un lion en hiver » (1968) et « la Maison du lac » (1981).
La grande Katharine a aussi fait, en 1941, la rencontre de sa vie, celle de Spencer Tracy, grâce au film « la Femme de l'année ». Bien qu'il se refuse à divorcer, ils forment un couple mythique, à la ville et à l'écran (ils tournent 9 films ensemble), jusqu'à la mort de l'acteur en 1967 ; elle dira avoir « vécu 27 ans de bonheur absolu ».
Hors les comédies (ne pas oublier l'irrésistible « Impossible Monsieur Bébé », d'Howard Hawks, en 1938), on retiendra encore les mélodrames, comme « Lame de fond » (Minnelli, 1946), « Passion immortelle » (C. Brown, 1947) et surtout le vénéneux « Soudain l'été dernier », de Mankiewicz, en 1959, dans lequel elle donne la réplique à Elizabeth Taylor ( « La seule chose que tout le monde désirait, c'est de devenir comme elle un jour », témoigne-t-elle aujourd'hui). Et comment ne pas citer la missionnaire qui, dans « African Queen », de John Huston (1951), tient tête à la fois à l'aventurier mal élevé joué par Humphrey Bogart, aux éléments déchaînés et à une canonnière allemande.
Le secret de sa longévité ? « Je ne fume pas, je prends des bains glacés toute l'année, je mange tous les soirs à 17 h , me couche à 19 h et je ne regarde jamais mes vieux films ». Nous, si.
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