« La goutte est une maladie à prendre au sérieux ! » . À l’occasion d’une conférence de presse organisée par les laboratoires Menarini, 4 spécialistes – rhumatologue, cardiologue, néphrologue et généraliste - ont appelé à changer de regard sur cette pathologie microcristalline, battant en brèche plusieurs idées reçues.
La goutte est souvent considérée comme une affection du bon vivant, conséquence « logique » d’excès alimentaires. En fait, s’il existe clairement des facteurs nutritionnels, « le terrain génétique rentre aussi en ligne de compte », nuance le Pr Thomas Bardin, rhumatologue à l'hôpital Lariboisière, Paris.
Par ailleurs, le rhumatisme hyperuricémique est une arthropathie destructive potentiellement grave, « qui doit être considérée et pris en charge comme une véritable maladie chronique, souligne le Pr Bardin. Sous-estimée et sous-traitée, elle ampute considérablement la qualité de vie, les capacités fonctionnelles et pourrait mettre en jeu à terme le pronostic vital ».
Outre son impact articulaire, la goutte pourrait aussi être un facteur de risque cardiovasculaire à part entière comme le suggèrent plusieurs études présentées par le Pr Franck Paganelli, cardiologue au CHU de Marseille. De la même façon, « une grande majorité des insuffisants rénaux présentent une hyperuricémie tandis qu'a contrario l’hyperuricémie semble dégrader la fonction rénale », témoigne le Pr Jean- Pierre Fauvel, néphrologue au CHU de Lyon. Bien au-delà d’une maladie rhumatismale, potentiellement grave, l’hyperuricémie avec dépôts apparaît donc aujourd’hui comme une pathologie à la croisée des problématiques rhumatologique, cardiovasculaire et rénale. Dans ce contexte, un objectif thérapeutique strict inférieur à 60 mg/L est à rechercher systématiquement chez le patient souffrant d’hyperuricémie chronique avec dépôts, estiment les experts.
Un défi alors que les résultats de l'étude Adagio présentés par le Pr Luc Martinez, (généraliste enseignant à l'université Pierre et Marie Curie, Paris) montrent que près de 60% des patients « goutteux » suivis en médecine générale sont au-dessus de l’objectif thérapeutique de 60 mg/L tandis que 20 % ne dosent pas leur uricémie...
Conférence de presse organisée par les laboratoires Menarini
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