LE PRESIDENT de la Générale de Santé est à l'évidence satisfait. Il s'est déclaré « tout à fait favorable » à la réforme gouvernementale en cours dans les établissements de santé, à l'occasion de ses vœux à la presse.
Du plan Hôpital 2007 et de son volet « gouvernance » à la tarification à l'activité (T2A), « tout cela a un vrai sens », estime Daniel Bour. Pour le P-DG du leader de l'hospitalisation privée en France et en Europe (avec 127 établissements), la loi, qui a généralisé la T2A à compter de 2004 (1), « a trois grands mérites ».
Tout d'abord, insiste-t-il, elle « oriente l'activité de l'hôpital sur la production de soins », à l'heure où il existe « un vrai risque en France de voir apparaître des listes d'attente ». D'autre part, cette loi votée en décembre 2003 « reconnaît l'ensemble des acteurs de l'hospitalisation », en leur donnant « les mêmes droits et les mêmes devoirs », alors qu' « on connaît très peu le poids de l'hospitalisation privée » (qui assure « 2 opérations chirurgicales sur 3 et 10 % des urgences »).
Enfin, elle répare une « injustice » entretenue jusqu'à présent par « le manque de transparence », souligne-t-il, puisque cette loi consacre désormais le principe « à prestation égale, tarif égal » à l'hôpital ou en clinique privée.
Vigilance malgré tout.
« C'est la première fois qu'on a les éléments de base pour contruire l'avenir », résume le P-DG de Générale de Santé. Ce groupe de cliniques privées se montrera par conséquent « vigilant » afin que cette loi « soit appliquée et non démolie », sachant qu'elle « n'a pas que des supporters ». Grâce aux nouveaux textes, les établissements de Générale de Santé seront « amenés de plus en plus à assumer davantage de missions d'intérêt général » (urgences, par exemple) et à coopérer avec le secteur public (comme à Lens, en chirurgie cardiaque).
Au nom de la « transparence » de l'hospitalisation publique et privée, le groupe se dit « favorable à des publications établissement par établissement sur les infections nosocomiales ».
Générale de Santé communiquera son bilan d'activité pour l'année 2003 le 12 février et les résultats du groupe le 18 mars. En attendant, Daniel Bour précise que le plan social annoncé auparavant « a eu lieu » et que le rachat de 33 % des parts du groupe par la société italienne Santé Holdings SRL (contrôlée par le Dr Antonino Ligresti), a été suivi de « quelques mois difficiles à gérer ». Localement, l'hôpital privé d'Antony (Hauts-de-Seine), issu du regroupement de quatre cliniques et inauguré en grande pompe l'an passé par Générale de Santé, en présence de deux ministres (« le Quotidien » du 20 mai 2003), connaît aujourd'hui des problèmes financiers. Daniel Bour explique en effet que cet établissement, pénalisé par des « loyers très lourds », a ouvert trop tôt et « n'a pas bénéficié du plan hôpital 2007 » (dont le programme d'investissement devrait concerner « pas plus de dix » projets de la Générale de Santé).
Quant au groupe Capio, qui vient de racheter la clinique des Cèdres à Toulouse, Daniel Bour constate que Générale de Santé « risque de retrouver ce groupe concurrent plus souvent sur (son) marché », tout en rappelant que son groupe figure loin devant Capio sur le secteur de l'hospitalisation privée française avec « 11 % de parts de marché » contre « moins de 2 % » pour son concurrent.
(1) Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2004, qui prévoit la généralisation de la T2A avant octobre 2004 dans les cliniques et d'ici à 2012 dans les hôpitaux.
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