La gauche plurielle fait de la santé une nouvelle priorité

Publié le 02/07/2001

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A l'exception peut-être du Parti communiste, la gauche n'a jamais, par le passé, fait de la santé un thème prépondérant de ses campagnes électorales. Cependant, l'irruption de la santé dans le champ sociétal, le fait qu'elle soit devenue une préoccupation quotidienne des Français, a changé la donne.

Ainsi, pour la première fois il y a un mois, le bureau national du Parti socialiste avait invité le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, pour débattre pendant plus d'une heure de ces questions et l'université d'été socialiste de La Rochelle leur consacrera l'un de ses ateliers de réflexion.
La prise de conscience de l'irruption sur la scène politique de sujets comme la sécurité sanitaire, la bioéthique, ou les droits de malades devrait se traduire dans le programme du PS qui sera rédigé d'ici à la fin de l'année sous la houlette de Martine Aubry, ancien ministre de l'Emploi et de la Solidarité.
Le secteur santé/solidarité du PS est d'ailleurs en train de préparer activement sa contribution au programme. Il a mis en place deux groupes de travail « santé et société » et « organisation des soins » qui se réunissent une fois par mois. Une synthèse de leurs travaux devrait être rédigée à la rentrée.
La même préoccupation est sensible chez les Verts où la santé passait parfois au second plan. Mais les problèmes de sécurité sanitaire ont montré que la santé pouvait être considérée dans son aspect plus global, environnemental. Du coup, la commission santé qui travaille sur ces questions est, selon son coordinateur, André Cicolella, l'une des plus fréquentée par les adhérents et ces questions pourraient constituer l'un des axes majeurs de la campagne des Verts. L'objectif prévalant depuis 1945 qui visait à améliorer l'état des santé des Français et à garantir l'accès aux soins étant atteint, il faut désormais, selon les Verts, adopter une nouvelle approche de santé environnementale où santé et médecine ne se confondent plus.
S'ils plaident pour plus de prévention, plus de démocratie sanitaire et de régionalisation et dénoncent le poids des lobbies économiques dans la santé, les Verts s'intéressent également à l'organisation des soins et ont participé en observateurs aux travaux du G14 (réunissant la CFDT, MG-France, l'UCCSF, la Mutualité et d'autres organisations). La modernisation du système de santé sera un des thèmes des journées d'été des Verts et un colloque sera organisé fin septembre à l'Assemblée nationale sur ce sujet. Mais c'est à la fin du mois d'août que le conseil national du mouvement adoptera les grands axes de son programme électoral.
Traditionnellement, le Parti communiste a toujours accordé une place importante à la santé. Le collège exécutif a justement débattu la semaine dernière des question de santé et de protection sociale sur la base d'une rapport rédigé par Joëlle Greder. Réuni au mois d'octobre, le congrès du PC désignera son candidat à l'élection présidentielle et les éléments de son programme. Il devrait y défendre une meilleure couverture sociale, la création d'emplois dans les hôpitaux et une gestion plus démocratique de la protection sociale. Le PC s'est dit par ailleurs en accord avec les propositions formulées récemment par le G7.

C. R.