S UR la touche d'un terrain de football, où il regarde jouer son fils, un homme de 43 ans s'écroule, victime d'une crise d'épilepsie. C'est un gros fumeur qui, depuis trois mois, tousse. Cliniquement, tout semble normal en dehors d'une parodontite. On note une hyperleucocytose et une élévation de la protéine C réactive et des transaminases ALAT.
L'IRM cérébrale montre deux masses excavées pariétales gauches. A la radiographie thoracique, on découvre à gauche une masse hilaire et des opacités apicales ; le scanner confirme la masse et la bronchoscopie montre une sténose de la bronche supérieure gauche mais les biopsies sont négatives. L'échographie montre une masse hépatique. A ce stade, malgré la négativité de biopsies, on pense à un carcinome pulmonaire avec métastases cérébrales et hépatiques. Mais de nouvelles biopsies bronchiques sont négatives. Alors, on fait une biopsie pulmonaire à ciel ouvert, qui montre... une actinomycose. Après huit mois de traitement par pénicilline et métronidazole, les lésions pulmonaires et cérébrales ont disparu. Quant à la lésion hépatique, il s'agit en fait d'un hémangiome.
La parodontite, qui représente probablement la porte d'entrée de l'actinomycose, est traitée.
L'actinomycose, connue depuis 1879, était fréquente avant l'ère des antibiotiques ; de nos jours, on la voit de moins en moins et on n'y pense plus : c'est la maladie à côté de laquelle les cliniciens expérimentés passent le plus. L'actinomycose cérébrale, décrite en 1882, est rare ; les lésions sont parfois impossibles à distinguer de métastases.
B. Schucher et coll. (Allemagne). « Lancet du 21 juillet 2001, p. 206.
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