Le 29 mai dernier, l’Ordre présente des recommandations à l’issue de son séminaire national. Il préconise notamment de contraindre les jeunes médecins à exercer pendant une période de 5 ans dans leur région de formation pour répondre au défi de l’accès géographique aux soins. Les syndicats d’internes et de jeunes médecins sont unanimes à dénoncer le caractère coercitif de ces propositions. Ils jugent qu’elles ont été émises sans aucune concertation avec les intéressés et mettent gravement en péril l’attractivité de la médecine libérale. Certains syndicats, comme SAGA-MG, préfèrent aborder le problème par la dérision...
La fronde gagne en région
Le Dr Michel Legmann, président du CNOM, tente de calmer le jeu. Il procède pour « Le Quotidien » à une explication de texte, mais rien n’y fait.
La fronde s’étend aux conseils départementaux et régionaux de l’Ordre, qui reprochent à leur tour à l’instance nationale le fond et la forme de ces recommandations.
Le CNOM sent le danger et commence à négocier avec les jeunes. Une réunion a lieu avec les représentants des étudiants, internes et jeunes médecins le 7 juin. Selon les syndicats, Michel Legmann se serait engagé à présenter à son bureau une résolution revenant sur ces propositions, et à les substituer par des mesures non coercitives. L’Ordre, dans un communiqué ne fait pas référence à cet engagement, et se contente de préciser que ses recommandations seront débattues lors de la session plénière du Conseil national le 22 juin 2012.
Deux groupes de travail pour éteindre le feu
La préparation de cette réunion va cristalliser toutes les oppositions au sein de l’institution. Opposés à la méthode du président Legmann, de nombreux conseils départementaux et régionaux font entendre leur voix. Certains invitent les membres du bureau du CNOM à remettre en jeu leur mandat sans attendre les échéances électorales. Mais la révolte ne va pas plus loin. Au cours de cette session plénière, l’ordre national propose un moratoire sur ses recommandations jusqu’au 13 octobre, date à laquelle doit se tenir une autre assemblée générale extraordinaire de l’institution. Avant cette date, il invite les conseils départementaux à plancher sur la question de l’accès aux soins, et à lui faire remonter leurs propositions.
L’Ordre a réussi à calmer ses troupes en interne mais les syndicats de jeunes ne se satisfont pas de cette demi-mesure. Le SNJMG (Syndicat national des jeunes médecins généralistes) s’engage à boycotter toutes les réunions ordinales tant que l’abandon de toute mesure contraignante ne sera pas officiellement acté. Tous les syndicats de jeunes ne se retrouvent pas sur cette ligne dure. Etudiants et internes acceptent de se rendre, le 11 juillet dernier, à une réunion de la commission « Jeunes médecins » de l’Ordre, « pour réfléchir conjointement sur la problématique de la démographie médicale ».
Le président Legmann reconnaît avoir fait « une erreur de communication majeure » en rendant publiques ses recommandations sur l’accès aux soins. Mais l’Ordre reste fidèle à son mode de communication et reste muet sur le sujet.
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