AU DÉBUT des années 1960, le pianiste Jacques Loussier avait été l’un des premiers musiciens à adapter en jazz l’uvre de J.-S. Bach, avec son « Trio Play Bach ». Résultat : des millions d’albums vendus et vingt ans de tournées internationales. Du « crossover » avant l’heure qui avait réconcilié les amateurs de musique classique avec les improvisations et les rythmes de la musique afro-américaine. Mais pas forcément l’inverse… Afin de fêter ses 50 ans de carrière et de mélange des genres, J. Loussier récidive avec « Plays Bach – The 50 th Anniversary Recording » (Telarc), en reprenant les mêmes ingrédients et la même sauce musicale. Où comment faire swinguer Bach avec une certaine élégance et désinvolture. Pour inconditionnels du genre uniquement…
Le trompettiste Patrick Artero adore rendre des hommages. Instrumentiste tout-terrain aussi à l’aise dans le jazz et ses racines traditionnelles que dans la salsa ou le zouk, il s’était attelé auparavant à commémorer la mémoire du cornettiste historique blanc Bix Beiderbecke ou les compositions de Jacques Brel. Le voici plongé dans les musiques de la Nouvelle-Orléans avec son nouvel album « Artero/Vaudoo » (Plus Loin Music/Harmonia Mundi). Dix compositions originales et un traditionnel qui sont une invitation au voyage et portent un regard musical très funky et groovy sur une ville, berceau du jazz, aujourd’hui encore meurtrie mais toujours emblématique. Une musique jouissive (1).
Le pianiste/compositeur Laurent Coq s’est fait connaître d’un public plus large après sa collaboration en 2005 avec la chanteuse Elisabeth Kontomanou ou pour avoir travaillé avec l’altiste Pierrick Pedron. C’est pourtant à New York, fin des années 1990/début 2000, qu’il avait acquis une véritable notoriété avec son Quartet. De retour dans la Grosse Pomme pour un été, il a fait appel à de vieux complices, Jérôme Sabbagh (saxes-ténor) notamment, pour enregistrer « Eight Fragments of Summer » (88Trees), son quatrième disque en quartet et le premier pour son nouveau label. Huit titres personnels écrits par un authentique mélodiste, profond et exigeant, doublé d’un instrumentiste toujours inspiré et créatif (2).
Le jeune pianiste Alexandre Saada, élevé dans le moule classique, vient de graver un CD auto produit, « Panic Circus » (Promise Land), entièrement voué au jazz pop-rock, avec la participation de Sophie Alour (saxe/flûte/clarinette). Comprenant deux morceaux chantés, il fait largement appel à la fée électricité, aux rythmes binaires (Fender Rhodes) et à la (con)fusion des genres particulièrement à la mode dans les années 1970. Musclé et solide comme un roc.
Le saxophoniste-soprano Emile Parisien, 26 ans, fait partie de ces jazzmen français qui ont fait de l’exploration et du défrichage musical leur credo. À la tête de son quartette, le jeune homme, installé à Paris depuis l’an 2000, a enregistré un CD/DVD « Original Pimpant » (Laborie Jazz/Naïve), qui laisse une large place à l’improvisation collective, à une certaine fureur free et donne souvent dans l’abstrait. Une musique audacieuse, intense et alerte, exacerbée à la lecture du dvd enregistré en live en 2007 à la Maison de la Radio (3).
(1) Paris, Sunside, 19 et 20 juin.
(2) Paris, Sunside, 26 et 27 juin.
(3) Paris, New Morning, 12 juin. Jazz sous les Pommiers, 22 mai. Jazz en Lubéron/Apt, 24 mai. Clermont-Ferrand, 29 mai. Ramatuelle, 30 mai.
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