CHAQUE ANNÉE, la conférence inaugurale du salon du MEDEC est organisée par les quatre ordres professionnels (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et sages-femmes). Le thème retenu pour cette année était : « Notre politique de santé se décide-t-elle à Paris ou à Bruxelles ? » Un thème d’actualité, alors que des forces centrifuges agitent le continent. Pour Bruno Keller, journaliste et auteur d’un ouvrage intitulé « les Acteurs du système de soins français », la politique de santé de la France se décide bien à Paris, tout au moins «pour l’essentiel: les moyens financiers de cette politique sont concentrés à l’assurance-maladie. Quant à la trame de cette politique, elle est imaginée et décidée par le gouvernement et par le Parlement français. Le directeur général de l’assurance-maladie, Frédéric van Roekeghem, est nommé par le gouvernement français, et quand il y a un problème dans les négociations conventionnelles, par exemple, il appelle le ministre de la Santé ou Matignon, voire l’Elysée».
Avis un peu plus nuancé pour le Pr Laurent Degos, président de la Haute Autorité de santé : «Il y a certes un nombre important d’acteurs de cette politique de santé, mais le décideur est principalement le gouvernement français, tandis que le payeur est l’assurance-maladie et que le conseilleur est la Haute Autorité de santé. Cela dit, il est vrai que, pour ce qui relève des autorisations de mise sur le marché (AMM) , la logique est plus européenne que française avec l’Agence européenne du médicament, qui délivre des autorisations au niveau européen». En revanche, toujours selon Laurent Degos, «la qualité reste une prérogative essentiellement nationale, que ce soit pour l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) ou pour l’accréditation». Pour Laurent Degos, la politique de santé française oscille entre un besoin d’harmonisation, incarné par Bruxelles, et un besoin de personnalisation incarné par Paris.
> H. S. R.
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