Qui croit encore aux contes de fée ? Imagine-t-on encore un ministre régler en un an les dossiers en attente depuis plusieurs années ? La passion politique aurait déserté le cœur des Français comme s’ils avaient été désenchantés, désenvoutés. L’année 2014 sera toutefois très politique, rythmée par deux scrutins. La météo, annoncent les spécialistes, devrait être médiocre. On doit s’attendre à de fortes perturbations au printemps prochain lors de l’annonce de résultats. Mais puisque le brouillard s’épaissit, le statu quo, l’absence de résultats ne sont plus tenables. L’époque exige d’autres réponses que le recours au bricolage, à la rustine pour colmater les brèches. Dans le secteur de la santé aussi, une remise à plat s’avère nécessaire. De nombreux docteurs ont établi les diagnostics. Face à la faillite annoncée du système de protection sociale, de l'extension des déserts médicaux et du profond malaise des professionnels de santé, des thérapies de chocs sont proposées. Faut-il pour autant les appliquer ? Hiérarchiser les priorités ? Avec cette initiative de recenser des dossiers prioritaires, en souffrance depuis plusieurs années, nous dressons une simple feuille de route. Certes, cette liste à la « Prévert » mélange le structurel – à l’image des déficits (voir p.) ou du développement durable (voir p.) par exemple – à du conjoncturel – la reconnaissance de la pénibilité du travail (voir p.) revendiquée par les syndicats de médecins hospitaliers à l’automne dernier. Mais entre colère et dépression, retards en cascade à l’image du DMP (voir p.) et absence de modèle économique robuste pour la télémédecine (voir p.), les solutions ne relèvent pas toujours de la révolution. Elles reposent parfois sur une écoute attentive, davantage de considération ou de partage du pouvoir avec les patients (voir p.). Dans d’autres cas, il suffit d’accélérer les mutations en cours (chirurgie ambulatoire, voir p.) ou de procéder aux évolutions annoncées (T2A et maladies chroniques, voir p.). Enfin, le respect de la parole présidentielle devrait permettre de dissiper malentendus et brouille actuelle (mutualité, voir p.).
Et si le contexte économique loin d’imposer à tous sa loi signait le retour du politique ? Entre la volonté de faire table rase prônée par certains et celle de procéder à une simple évolution du système, l’action, la conduite du changement à travers la loi programmée par Marisol Touraine est inscrite en tout état de cause à l’agenda 2014. La France parmi d’autres maux ne peut se permettre d’être malade de sa santé…
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