PLUS DE 42 % des lieux publics en France présentent une qualité de l’air «dangereuse» pour la santé, à cause de particules en suspension issues de la fumée de tabac, selon une étude internationale coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) et le Roswell Park Cancer Institute. La France se situe au sixième plus mauvais rang – derrière la Syrie, la Roumanie, le Liban, la Belgique et Singapour – pour la qualité de l’air de ses lieux publics.
L’enquête, menée dans 24 pays, a mesuré le nombre de particules fines (principalement issues de la fumée de cigarettes) en suspension dans l’air des bars, restaurants, discothèques, mais aussi gares, aéroports, universités et hôpitaux. En France, l’étude a été confiée à l’Institut national du cancer (Inca) en collaboration avec le Comité national contre le tabagisme (Cnct). Les mesures ont été réalisées entre le 21 septembre et le 26 novembre 2005 dans 53 lieux publics. Il en ressort une moyenne de 380 µg de particules fines par m3, alors que l’agence américaine de protection environnementale (EPA) situe le seuil de dangerosité pour la santé à 250 µg/m3. En Irlande, pays qui a banni la cigarette de tous ses lieux publics, le taux moyen est de 29 µg/m3.
Dans 42,1 % des lieux testés en France, les mesures mettent en évidence un taux supérieur au seuil de dangerosité, avec un maximum de 2 397 µg/m3 dans une discothèque parisienne. A titre de comparaison, le niveau de pollution dans la rue est évalué à 19 µg/m3.
L’étude relève heureusement une différence entre les lieux où l’interdiction de fumer est respectée (aéroports, hôpitaux et universités), où la qualité de l’air est de «bonne à modérée», ceux où l’interdiction est outrepassée (gares), où la qualité est «malsaine», et ceux où il n’y a pas de règles (bars et discothèques), où l’air est «dangereux». «Dès qu’on entrait dans ces lieux, on voyait les indicateurs grimper», a raconté à l’AFP Nicolas Vilain, directeur adjoint du Cnct. L’Inca rapporte pour sa part dans un communiqué l’exemple d’un étage non fumeur d’un restaurant, où la qualité de l’air s’est révélée «très malsaine». «Ceci met bien en évidence qu’une interdiction partielle de fumer (...) n’est pas une bonne mesure de protection.»
Lundi, une majorité de députés UMP se sont déclarés favorables à un décret pour mettre en oeuvre une interdiction dont la portée resterait à préciser. La mission d’information parlementaire présidée par Claude Evin, qui doit voter ses recommandations le 3 octobre, se dirigerait plutôt vers la voie législative et une interdiction sans exception.
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