LA PRÉPARATION est «une course contre la montre dans laquelle la France est plutôt en tête», estime le président de la mission d’information parlementaire sur la grippe aviaire, Jean-Marie Le Guen (PS). Mais, selon le rapport d’étape qui vient d’être rendu public, «le plan risque de se heurter à des obstacles industriels, faute de matériaux de base ou de capacités de production suffisantes, pour fabriquer assez de masques, d’antiviraux, ou de vaccins».
A ce jour, la France a déjà stocké 14 millions de traitements antiviraux (Tamiflu et Relenza). Pour les masques FFP2, elle dispose de quelque 200 millions d’unités déjà livrées aux établissements de santé ou qui le seront d’ici à la fin du mois de mai. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, l’a annoncé au « Quotidien », des commandes ont été passées pour que, à la fin du premier semestre, nous disposions de 33 millions de traitements, alors que, pour les masques, «notre stratégie a consisté à nous doter de quatre unités de production implantées notamment dans le Nord, où la fabrication a commencé au début du mois» (« le Quotidien » du 23 janvier). De 300 millions à 400 millions de masques devraient ainsi être livrés l’an prochain.
Un goulet d’étranglement pour le Tamiflu.
Pour le Tamiflu, Jean-Marie Le Guen craint «un goulet d’étranglement» en raison des capacités limitées de production, ainsi que de l’insuffisance des stocks d’anis étoilé nécessaires à la fabrication de l’antiviral. Selon lui, il est urgent de «repenser la politique industrielle», voire de «réfléchir à des partenariats publics-privés au plan européen», en particulier en ce qui concerne la production du vaccin antigrippe.
Les experts de l’Organisation mondiale de la santé ont déjà signalé l’insuffisance des capacités actuelles de production pour répondre à une demande soudaine de vaccins contre une pandémie grippale.
La mission parlementaire recommande, à ce sujet, de donner suite au niveau européen à la proposition d’union sacrée des fabricants de vaccins, proposition lancée par le Laboratoire GlaxoSmithKline en vue d’ «une collaboration de tous les laboratoires du monde pour la fabrication du vaccin pandémique».
Pendant ce temps, les plans continuent d’être mis au point. Celui de Paris a fait l’objet d’une présentation hier, par Bertrand Delanoë. Le maire de la capitale a rappelé que des mesures de prévention de l’épidémie animale sont déjà entrées en vigueur, avec l’interdiction du marché aux oiseaux de l’île de la Cité, l’absence de stands consacrées aux volailles au prochain Salon de l’agriculture et une surveillance accrue de la mortalité avicole. Il a annoncé, en cas d’épidémie humaine, la mise en place de trois hôpitaux dits de première ligne (la Pitié-Salpêtrière, Bichat et Necker), suivis de huit autres établissements dotés de services de maladies infectieuses en cas de pandémie de grande ampleur. Le plan parisien ne prévoit pas l’arrêt total des transports en commun, mais les établissements scolaires, les crèches et, d’une manière générale, tous les lieux de rassemblement devraient faire l’objet de fermetures.
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