PREMIER INVESTISSEUR mondial en recherche biomédicale privée, Pfizer a décidé de recentrer ses activités de recherche au niveau international. Cette stratégie de regroupement doit permettre au numéro 1 de la pharmacie mondiale de rebondir, avec un objectif très ambitieux : quatre nouveaux produits par an, à partir de 2011.
La France continuera d'occuper une place de choix dans la recherche clinique du groupe. Tels sont les messages qu'a voulu faire passer, lors de son passage à Paris, le Dr Joseph M. Feczko, senior vice-président, chargé des affaires médicales et réglementaires.
Le Dr Feczko rappelle que les acquisitions de Pharmacia et de Warner-Lambert ont apporté à Pfizer de nombreux centres de recherche : 25 en tout, répartis dans dix pays, plusieurs centres travaillant dans le même domaine – 5 en oncologie, 4 dans les domaines de l'inflammation et de la pathologie cardio-vasculaire. Multiplier les sites «impliquait des échanges coûteux entre les centres et exposait à des duplications, d'où des coûts inutiles. Si des progrès ont déjà été accomplis au cours des dernières années, il faut aller plus loin: occuper moins de place, regrouper nos forces pour être au moins aussi efficaces, à moindre coût, ce qui passe par le regroupement de sites», souligne le Dr Feczko.
Dans la nouvelle organisation, la recherche sera regroupée dans quatre grands centres, dont trois aux Etats-Unis (Groton, La Jolla et Saint Louis) et un au Royaume-Uni (Sandwich). Chaque discipline sera réservée à un seul centre, contrairement à aujourd'hui : par exemple, Groton (centre historique de la recherche Pfizer) se consacrera aux antibactériens, aux maladies cardio-vasculaires et métaboliques et aux neurosciences.
Cap sur les biotechnologies.
Autre tournant stratégique : la priorité donnée aux biotechnologies, un domaine où Pfizer s'était jusqu'à maintenant moins investi que la plupart des autres grands groupes pharmaceutiques. «A ce sujet, estime le Dr Feczko, il n'est pas trop tard pour se concentrer sur les biotechnologies car ces dernières sont loin de nous avoir livré toutes leurs potentialités, notamment dans le domaine des anticorps monoclonaux et des vaccins thérapeutiques, sans parler de nouvelles cibles qui restent à découvrir.» Tout cela exigera, bien sûr, le développement de partenariats avec la recherche universitaire et privée, notamment en France. L'objectif est, à partir de 2011, de lancer quatre nouveaux produits par an, dont au moins un issu des biotechnologies.
Le Dr Feczko a tenu à insister sur la place de la France dans la R&D de Pfizer, une place qui ne diminue pas, comme certains ont pu le penser après l'annonce récente de la fermeture du centre de toxicologie d'Amboise : chaque année, Pfizer gère en France plus de 130 projets cliniques et, depuis le début de 2007, 78 essais cliniques ont déjà démarré dans 1 267 centres, incluant plus de 6 200 patients.
La R&D française intervient dans toutes les disciplines où Pfizer développe de nouveaux médicaments : maladies cardio-vasculaires, endocrinologie, système nerveux central, ophtalmologie, médecine interne, oncologie. Pfizer France a participé à la recherche clinique sur les six produits lancés en 2006 et participe au développement des futurs produits.
Pour maintenir l'attractivité de la France dans le domaine de la recherche clinique, Pfizer a pris de nombreuses initiatives : structuration autour de deux fonctions clés chargées du lancement des projets et de l'étude de leur faisabilité en France ; information et formation des investigateurs cliniques, optimisation du recrutement des patients, évaluation de la performance des centres (Pfizer France Clinical Research Metrics). Des partenariats multiples sont noués avec les agences, les professionnels de santé (hospitaliers ou non), les associations de patients.
On le voit, conclut Joseph M. Feczko, Pfizer considère plus que jamais la France comme un des pôles privilégiés de sa recherche clinique : une bonne nouvelle, quand on sait que le rapport 2005 de l'Afssaps fait état d'une diminution de 25 % du nombre des essais cliniques réalisés en France entre 1995 et 2005.
Pfizer informe de l'avancement de ses projets de recherche selon les aires thérapeutiques sur son site : www.pfizer.com/pipeline.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature