L'UNION NATIONALE des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF) n'approuve pas le mouvement de contestation des chirurgiens. Et son président, le Dr Jean-François Rey, dit tout le mal qu'il pense de la grève des chirurgiens programmée du 13 au 18 octobre. L'Union des chirurgiens de France (UCDF) ainsi que les Syndicats nationaux des chirurgiens viscéraux et digestifs (SNCVD) et orthopédistes (SNCO) ont en effet appelé à cesser l'activité chirurgicale et à suspendre pendant cette période les consultations et les interventions programmées – urgences et permanence des soins seront assurées. «On est à la croisée des chemins et je m'interroge sur le bien-fondé de la grève de la semaine prochaine dans un contexte économique difficile, explique le Dr Rey. Le droit de grève s'applique à tous, mais il est plus compréhensible pour les ouvriers de Renault Sartrouville que pour les chirurgiens et les footballeurs professionnels.»«Je lance un appel à la solidarité des chirurgiens parce que la pression est décalée, inappropriée et dangereuse pour les chirurgiens, poursuit le président de l'UMESPE. Que les chirurgiens aient des contraintes et des responsabilités importantes, c'est sûr, mais que diraient-ils s'ils étaient endocrinologues, pédiatres oupsychiatres qui ont des revenus deux fois inférieurs? Il faut revenir à une solidarité entre les spécialités. On ne peut pas donner à tous, et la priorité tarifaire de la CSMF, ce sont les spécialités cliniques de secteurI.» Pour le président de l'UMESPE, il est aujourd'hui essentiel d'aboutir à un accord sur le secteur optionnel. «Si nous n'y parvenons pas, dit-il, le président de la République mettra des bornes au secteurII via le PLFSS ou la loi Bachelot et ce sera beaucoup plus dur. On n'est pas à l'heure de faire de la surenchère!» Aussi le Dr Rey juge-t-il déraisonnable d'entendre certains chirurgiens menacer de se déconventionner… Plutôt que la mise en place d'un contrat chirurgical, le chef de file de l'UMESPE se dit favorable à la révision de certains actes chirurgicaux via la nomenclature (CCAM). Surtout, il réaffirme son intention de voir aboutir le secteur optionnel «ouvert dans un premier temps» aux chirurgiens, aux anesthésistes et aux gynécologues-obstétriciens, puis étendu à toutes les autres spécialités. Ce secteur autoriserait les médecins qui y souscriraient à pratiquer des dépassements d'honoraires pouvant aller jusqu'à 50 % des tarifs de la Sécurité sociale. En contrepartie, ces praticiens s'engageraient à assurer un minimum de 30 % d'actes en tarifs opposables.
Curieusement, la question du secteur optionnel a été retirée du programme de la séance de négociations conventionnelles d'hier.Le mouvement des chirurgiens déchaîne le milieu syndical. Le pôle chirurgical de la CSMF met en garde les chirurgiens «contre les propos extrémistes de certains qui risquent de compromettre la survie du secteurII». Les anesthésistes-réanimateurs (SNARF) se détachent du mouvement de cessation d'activité «inopportune dans le contexte économique et social actuel» des chirurgiens. Les ORL (SNORL) souhaitent pour leur part ne pas être pas laissés pour compte avec le futur secteur optionnel.
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