APRÈS AVOIR VISITÉ à l’hôpital Lariboisière (Paris) des unités qui prennent en charge la douleur (consultation, hospitalisation en neurochirurgie), Xavier Bertrand a détaillé les actions prévues dans le nouveau plan 2006-2010. C’est le troisième plan national de prise en charge de la douleur. Les mesures mises en oeuvre dans le cadre du programme 2002-2005 sont en cours d’évaluation. Mais nul besoin d’attendre les résultats, au deuxième trimestre de cette année, pour savoir que «des progrès restent à faire».
Quatre priorités ont été définies pour ce nouveau plan quinquennal : améliorer la prise en charge des douleurs des populations les plus vulnérables, notamment les enfants et les adolescents, les polyhandicapés, les personnes âgées et en fin de vie ; améliorer la formation pratique initiale et continue des professionnels de santé ; améliorer les modalités de traitement médicamenteux et d’utilisation des méthodes non pharmacologiques ; structurer la filière de soins de la douleur, en particulier pour la prise en charge des douleurs chroniques rebelles. A ces quatre priorités correspondent 25 mesures. Le programme s’articule avec plusieurs plans de santé publique dans lesquels la prise en considération de la douleur apparaît primordiale : le plan cancer, le plan d’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladie chronique, le plan d’action en faveur des personnes atteintes de handicap complexe de grande dépendance et des personnes polyhandicapées.
Le coût total du plan est évalué à 26,74 millions d’euros, dont 11 millions financés par l’assurance-maladie et 3 millions relevant de crédits d’Etat.
La douleur, thème prioritaire de la FMC et de l’EPP.
Pour le repérage et la prise en charge des douleurs des personnes vulnérables, les professionnels de santé devraient disposer bientôt de nouveaux outils. Entre autres, des recommandations de bonnes pratiques pour la prise en charge des douleurs de l’enfant liées aux maladies chroniques, un kit d’éducation à la santé, des outils de diagnostic et d’évaluation de la douleur adaptés aux personnes âgées, un module d’aide à la prescription médicamenteuse, toujours pour les personnes âgées. Pour améliorer la formation des médecins, il est prévu de créer un Desc soins palliatifs et douleurs, de mettre en place un DIU national et de renforcer les programmes sur la prise en charge de la douleur, et notamment des douleurs chroniques rebelles, dans le diplôme d’étude spécialisée de médecine générale. La prise en charge de la douleur et les soins palliatifs doivent aussi être intégrés dans les thèmes prioritaires de la FMC obligatoire et des pratiques professionnelles. La même chose sera faite pour les professionnels non médicaux.
Plusieurs mesures portent sur les médicaments. Une étude et un suivi annuel permettront d’en savoir plus sur la consommation d’antalgiques et d’éventuels mésusages. La réglementation sera modifiée pour simplifier et sécuriser l’accès aux antalgiques de palier III. L’utilisation de certains médicaments et de certaines techniques d’administration à domicile sera facilitée. Des recommandations de bonne pratique devraient permettre de mieux prévenir les douleurs induites par les actes de soins. Une étude va aussi se pencher sur l’intérêt des techniques de relaxation et de neurostimulation transcutanée.
Enfin, pour une meilleure offre de soins et une meilleure organisation de la filière, plusieurs mesures sont prévues, dont le renforcement en personnels des structures de prise en charge de la douleur chronique rebelle et des financements complémentaires pour les réseaux de santé.
«L’engagement, la mobilisation et la coordination de l’ensemble des professionnels constituent l’élément majeur de la réussite de cette démarche d’amélioration de la qualité des soins», souligne Xavier Bertrand.
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