L ES attentats à l'avion-suicide qui ont endeuillé mardi les Etats-Unis ouvrent le premier chapitre d'une guerre sans merci entre le les Occidentaux et le terrorisme international.
Le premier sentiment d'horreur et d'épouvante qui a saisi le monde entier ne diminue en rien l'audace des criminels, l'efficacité de leur logistique, la minutie et la précision de leurs actes. Ils viennent de faire triompher la folie sur la raison et c'est avec cette folie que l'Amérique et une bonne partie du monde devront désormais compter. Il vient de se produire un nouveau Pearl-Harbor, à New York et à Washington, qui aura sans doute produit d'incroyables ravages mais qui va mobiliser les Américains contre leurs ennemis comme ils ne l'ont pas été depuis 1942.
Le parallèle n'est pas sans fondement : la force destructrice des terroristes a été sous-estimée ; les systèmes de sécurité américains n'étaient pas préparés à l'attaque, de la même manière que les Japonais ont pris par surprise les forces américaines installées à Pearl-Harbor.
La grande différence, c'est que ce nouvel ennemi est insaisissable, n'a pas de patrie, et qu'il est partout et nulle part à la fois.
Le président Bush est confronté à une crise sans précédent en temps de paix. Lui qui pensait jusqu'à présent en termes de stratégie mondiale et tendait à se désintéresser du conflit du Proche-Orient doit maintenant intervenir en force, à la fois sur les plans diplomatique et militaire, mais avec des moyens qui, pour être considérables, se sont montrés inefficaces lorsqu'il s'agissait de lancer des représailles contre Ousama bin Laden et contre les auteurs de l'attentat-suicide qui a fait sauter un navire de guerre américain à Aden.
Non seulement les énormes dégâts et le nombre des victimes ont mis les Américains en état de choc, non seulement les attentats ont paralysé leur immense pays pendant au moins vingt-quatre heures, mais ils auront pour effet d'affaiblir leur économie, sous le triple coup d'une nouvelle chute des valeurs boursières, d'une hausse des prix du pétrole et de la perturbation des circuits de distribution qu'entraînent les indispensables mesures de sécurité.
Cependant, s'il faut poursuivre dans la voie des comparaisons historiques, Pearl-Harbor a réveillé un géant qui dormait et a préparé la défaite des agresseurs. Il ne s'agissait pas, il y a près de soixante ans, de faire en sorte que les Etats-Unis exercent leur vengeance. Il s'agissait de défendre l'humanité. La Seconde Guerre mondiale a réuni dans le même camp des pays qui se retrouveront ensemble dans cette terrible épreuve. Ensemble contre ceux qui veulent l'emporter par la terreur et imposer à tous les peuples leur obscurantisme.
Peut-être est-il temps de reconnaître la nature de l'ennemi, sa sauvagerie, son nihilisme et cesser de lui trouver des motivations politiques et sociales. Ce n'est pas un ennemi qui partage, accepte le compromis ou éprouve le moindre respect pour la vie humaine, la sienne ou celle des autres. C'est une ennemi définitif qu'on ne réformera pas, avec lequel il est illusoire de parlementer.
Ce n'est pas de gaieté de cur que les hommes de bonne volonté seront entraînés dans cette nouvelle guerre. Mais dès lors que les terroristes, en s'en prenant à des civils, qu'ils soient américains ou non, menacent le monde entier, ils ont déjà rendu indéfendables les causes qu'ils prétendent défendre.
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