Vers une recomposition du paysage conventionnel ?

La FMF propose d'étudier les conditions de son adhésion

Publié le 13/06/2007
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EST-CE UN PAS vers une recomposition du paysage conventionnel ? Il est trop tôt pour l'affirmer, mais la Fédération des médecins de France (FMF) vient de proposer, à l'issue de son conseil d'administration, «d'étudier avec l'Uncam [Union nationale des caisses d'assurance-maladie] les conditions d'une convention à laquelle elle pourrait alors adhérer». Une ouverture qui intervient alors que des rumeurs, démenties, ont également fait état d'une possible signature prochaine de MG-France, autre opposant à la convention actuelle (« le Quotidien » du 7 juin). De fait, le débat interne à la FMF sur l'opportunité de rejoindre le système n'a jamais disparu depuis le refus de ce syndicat, historiquement conventionniste, de parapher la convention de 2005. Il resurgit alors que les organisations hostiles à la convention, privées par la loi de leur droit d'opposition majoritaire, sont confrontées à des choix stratégiques cruciaux. Comment exister et peser efficacement sur les décisions ? Pour certains, il est préférable de rester « à l'extérieur », une posture contestataire, également plus confortable pour espérer des succès électoraux ; pour les autres, c'est au contraire en rejoignant le système conventionnel que les arguments aujourd'hui ignorés pourraient être pris en compte. Certaines régions ont plaidé en ce sens lors du conseil d'administration de la FMF. Pour le Dr Jean-Paul Hamon, chef de file de la FMF-Généraliste, «il ne s'agit pas de leur faire un cadeau en signant, mais de poser des conditions claires pour entrer».

Semblant de dialogue social.

Les syndicats opposants avaient misé sur une nouvelle donne politique susceptible de rebattre le jeu conventionnel. Espoir déçu : pour l'instant, le nouveau gouvernement n'a donné aucun signe d'ouverture en direction des « anti ». Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a choisi de commencer ses entretiens en recevant la Csmf (« le Quotidien » du 7 juin), principal signataire de la convention, même si cette centrale dénonce aujourd'hui le «changement de logique» avec le risque de mesures autoritaires sur les honoraires. La FMF, qui devrait être reçue par Roselyne Bachelot le 4 juillet seulement, veut encore croire que «la démocratie sera respectée», autrement dit que les résultats des dernières élections professionnelles seront pris en compte par les pouvoirs publics. «J'attends des signes forts, pas un semblant de dialogue social», déclare le président Jean-Claude Régi. Le premier geste serait une nouvelle enquête de représentativité syndicale (qui qualifierait la FMF dans le collège généraliste). Ensuite, ajoute le Dr Régi, «il faudrait s'entendre sur les principes» d'une convention acceptable car, précise-t-il, «il ne s'agit pas d'aller à la soupe». Uneallusion aux retombées financières qu'apporte une signature à un syndicat par le biais des fonds de la formation conventionnelle. Sur le fond, la FMF est très critique quant au fonctionnement de la maîtrise «prétendument médicalisée», la «sous-évaluation» des actes médicaux et le «harcèlement» des médecins par certaines caisses primaires. Dès lors, s'il a lieu, le dialogue proposé à l'Uncam sur les «conditions» d'une convention à laquelle pourrait adhérer la FMF risque d'être sportif.

> CYRILLE DUPUIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8185