PRÉSENTS à la dernière négociation entre les syndicats de médecins libéraux et l'assurance-maladie, la Fédération des médecins de France (FMF) se demande toujours si elle va signer ou non la convention. «Nous pensions qu'avec les états généraux de l'organisation de la santé (EGOS), le débat déboucherait sur une nouvelle convention, mais ce n'est pas le cas, explique le Dr Jean-Paul Hamon, président de la branche généraliste de la FMF. Nous n'allons vraisemblablement pas signer la convention en dépit des gestes d'ouverture de l'assurance-maladie».
Dans ce contexte flou, la FMF-G entend rester une force de propositions. Le syndicat rappelle que les problèmes de démographie médicale ne pourront être résolus que grâce à la valorisation de la profession et à une meilleure organisation de la permanence des soins. «Cela passe par la titularisation de 50professeurs de médecine générale et de 50chefs de clinique dans toutes les facultés pour donner corps à la filière universitaire de la spécialité», affirme le Dr Hamon. Le président de la FMF-G estime que la fonction de coordination du médecin traitant mérite l'extension du forfait de médecin traitant (de 40 euros par an pour les patients en affection de longue durée, NDLR) à tous les patients. Dans son projet, la FMF-G propose que le médecin traitant s'occupe, à la place des médecins du travail, de la visite bisannuelle des salariés lors d'une consultation de prévention.
Surtout, le syndicat appelle de ses voeux un dispositif de permanence des soins pérenne, «financièrement et humainement», basé sur le volontariat. Le Dr Hamon plaide pour la mise en place, au moins sur la moitié du territoire, d'une permanence des soins «régulée, forfaitisée, défiscalisée et gérée par une association départementale de médecins libéraux». Chaque département pourrait voir la mise en place de 4 à 15 points fixes au sein desquels les généralistes de garde recevraient les malades et seraient rémunérés 3C de l'heure. De même, 3 à 5 médecins mobiles – en fonction de la taille des départements et du nombre d'habitants – effectueraient les visites d'urgence de 20 heures à 8 heures le lendemain, conduits par un VSL, pour une rémunération de 4C de l'heure. Selon le Dr Hamon, ce dispositif aurait le mérite de coûter moins cher que le recours des patients à l'hôpital. La FMF-G entend faire entendre ses arguments à la commission présidée par Rolland Ollivier, inspecteur de l'IGAS, qui doit réfléchir à la nouvelle organisation de la PDS et à la diminution du nombre de secteurs de garde.
Gare au harcèlement administratif.
Afin d'améliorer la situation des médecins victimes de burn-out, le Dr Hamon souligne que la première mesure à prendre est de mettre fin au harcèlement administratif des médecins généralistes, «premier souci des généralistes devant lapermanence des soins». Le président de la FMF-G préconise la création de pôles de santé libéraux. «Ne précipitons pas tous les médecins dans des maisons de santé, commente-t-il. L'idée est de donner l'habitude aux professionnels de santé de travailler ensemble, de mutualiser les moyens. Pas forcément de les mettre dans l'immobilier et de faire des grosses structures chères en gestion».
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