C'est peu dire que l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM) de + 3,3 % en 2009 ne satisfait pas la Fédération des médecins de France (FMF). «Après les états généraux de l'organisation des soins (EGOS) , la FMF attendait un investissement fort sur la médecine de premier recours, sans qu'il soit nécessaire d'agir sur le tarif et le volume des actes de certaines spécialités au moment où le gouvernement met en place une politique forte de prévention, notamment pour les cancers», affirme ainsi le Dr Jean-Paul Hamon, président de la branche généraliste de la FMF.
Dans un contexte économique difficile et alors que la crise boursière et la baisse du pouvoir d'achat sont des préoccupations essentielles des Français, le responsable de la Fédération des médecins de France note ironiquement que «si les médecins généralistes arrivent à avoir 23euros, on va considérer qu'ils ont touché un parachute doré».
Conflit d'intérêt ?
Aux yeux du généraliste francilien, le modèle conventionnel a atteint ses limites. «On nous donne 1euro sur leC si nous réalisons 500millions d'euros d'économie. Bientôt, on va donner une prime aux médecins pour tout patient qui n'atteindra pas l'âge moyen de vie! s'insurge-t-il. Nous sommes confrontés à un conflit d'intérêt. Attention, la contrainte économique plane tout le temps au-dessus du médecin. Le risque est que les médecins restreignent la prescription d'examens parfois utiles!»
Le président de la FMF-G se dit pourtant favorable à l'accompagnement des réformes, notamment des chantiers présentés par le président de la République lors de son discours de politique de santé tenu à Bletterans (Jura). «Les médecins sont prêts à s'impliquer davantage dans la prévention de l'Alzheimer, du diabète ou de l'hypertension mais qu'on leur en donne les moyens!», tonne-t-il. Le Dr Hamon appelle notamment à renforcer la coordination des soins. «Quand un examen biologique est prescrit par un praticien, les résultats doivent aussi parvenir au médecin traitant, cela éviterait bien des doublons.» Sur les principaux chantiers conventionnels en cours, le chef de file des généralistes de la FMF est favorable à un secteur optionnel qui permettrait aux anciens chefs de clinique de secteur I «d'accéder à des honoraires acceptables», «à la condition de ne pas torpiller l'actuel secteurII». Il se dit en revanche prudent sur la forfaitisation et sur la possibilité offerte à la CNAM «d'estimer le tact et la mesure». Quant aux recommandations attendues de la Haute Autorité de santé (HAS) sur les référentiels de prescription, le président de la FMF-G n'y est pas hostile. «Qu'on demande aux médecins de suivre des protocoles est normal, dit-il, mais à condition qu'il y ait une authentique collaboration entre les médecins et les caisses et qu'elles n'exercent pas de pression sur les médecins.»
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