DEMAIN en fin d'après-midi, à l'issue d'une assemblée générale qui sera forcément animée, la Fédération des médecins de France (FMF) se prononcera définitivement sur la convention, paraphée par la Csmf, le SML et Alliance, et rejetée par MG-France.
La décision du syndicat présidé par le Dr Jean-Claude Régi reste incertaine même si, concède ce dernier, « l'orientation générale naturelle des troupes reste plutôt "non" » .
Depuis la fin des négociations et son refus de signer le projet d'accord, la FMF, organisation historiquement « conventionniste », est tiraillée entre les tenants du rejet et ceux qui, malgré les « insuffisances » du texte, plaident pour un engagement pragmatique. « Le débat sera ouvert et démocratique, je n'imposerai rien, assure le Dr Régi. Nous avons la chance d'avoir des gens qui s'expriment, même s'ils le font parfois maladroitement. » Pour le gouvernement, qui appelle les médecins libéraux à faire la pédagogie de la réforme, obtenir le paraphe d'un quatrième syndicat serait évidemment une aubaine à l'heure où les patients reçoivent les formulaires du médecin traitant.
Les généralistes remontés.
Les délégués de la FMF vont devoir trancher. Sur le fond, même si la FMF s'est peu exprimée publiquement depuis la fin des négociations, les arguments qu'elle a développés pour ne pas adhérer à la convention restent inchangés. Revalorisations « très insuffisantes » des médecins généralistes, persistance « inégalitaire » de deux secteurs d'activité (le syndicat réclamait un secteur unique à honoraires modulables), financement « minoré » de la permanence des soins ou encore absence de rémunération pour la gestion du futur dossier médical : « Tout cela reste valable », affirme le Dr Régi.
Quant au Dr Jean-Paul Hamon, vice-président du syndicat et un des chefs de file des généralistes « coordonnés », il n'en démord pas. La convention n'apporte « aucun signe en faveur du médecin généraliste » et, pire, « on se moque de nous sur la PDS ». Ce généraliste des Hauts-de-Seine organisera dimanche prochain, à Clamart (92), une assemblée de la coordination nationale. L'idée serait de préparer des états généraux de la médecine générale en février ou en mars.
« Prime » au signataire.
Mais certains arguments poussent à adhérer à la convention. Se mettre hors du système, c'est se couper de contacts privilégiés, y compris au niveau local, avec les pouvoirs publics et certains partenaires naturels des médecins libéraux. L'adhésion permet également de bénéficier du financement des séances de formation à la vie conventionnelle. Une manne dont il est difficile de se priver. « Le système est très pervers, il faut pouvoir se payer le luxe d'être dans l'opposition », analyse un cadre de la FMF. Enfin, certains expliquent qu'un « contre-poids » à la Csmf et au SML à l'intérieur de la convention ne serait pas inutile.
Quelle que soit sa décision, la FMF entend créer une nouvelle dynamique autour de son discours. « Notre stratégie, c'est fédérer, fédérer, fédérer dans chaque département », déclare le Dr Régi, qui se félicite d'avoir reçu récemment « de 150 à 200 » adhésions de spécialistes, à l'appel de coordinations locales. Maïthé Alonso, la présidente de la Cnamlib (Conférence nationale des associations de médecins libéraux), qui avait orchestré l'exil des spécialistes à Barcelone en décembre dernier, devrait participer à l'assemblée générale de la FMF. Une assemblée dont la décision, dans le contexte actuel, est particulièrement attendue par le ministre de la Santé.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature