EN DEHORS de leurs effets hypolipémiants, les statines possèdent d’autres propriétés dites pléiotropes qui seraient potentiellement athéroprotectrices et indépendantes de la baisse des concentrations plasmatiques de LDL cholestérol.
Les chercheurs ont utilisé un modèle in vitro de nanoplaque artériosclérotique pour étudier les effets des statines sur la formation de la plaque athérome, sans faire intervenir les concentrations des lipoprotéines.
Le modèle utilisé fait appel à un récepteur des lipoprotéines, HS-PG (heparan sulfate proteoglycan), isolé de l’endothélium artériel et des matrices vasculaires, déposé sur une surface de silice méthylée. En appliquant des techniques dites ellipsométriques, on peut ainsi, selon Günter Siegel, observer les toutes premières étapes du développement de la plaque d’athérome. La nanoplaque ainsi obtenue est représentée par un complexe constitué du récepteur HS-PG, de particules de lipoprotéines, et d’ions calcium.
L’objectif de l’étude était d’évaluer l’impact d’une dose unique de 80 mg de fluvastatine à libération prolongée comparée à une dose unique de 20 mg d’atorvastatine sur la formation de la nanoplaque.
Après une période de simple régime de quatre semaines, les fractions plasmatiques de VLDL/IDL/ LDL de 11 patients diabétiques de type 2 ayant une dyslipoprotéinémie se sont montrées capables de commencer la formation d’une nanoplaque dès les concentrations plasmatiques physiologiques de Ca++, et ce phénomène était encore plus marqué avec de plus fortes concentrations d’ions calcium. L’expérience a été renouvelée après avoir fait absorber aux sujets une des deux statines, avec, comme critère de jugement principal, la différence de formation de la nanoplaque aux concentrations physiologiques de Ca++ évaluée sans que les expérimentateurs aient connaissance du traitement reçu.
Les deux statines étudiées ont ralenti la formation et la taille de la nanoplaque, avec une différence de 33,4 % en moyenne pour la fluvastatine et de 27 % pour l’atorvastatine. Quelle que soit la concentration de Ca++, l’effet a toujours été plus prononcé avec la fluvastatine qu’avec l’atorvastatine, sans toutefois que la différence n’atteigne le seuil de significativité statistique.
D’après la communication de Günter Siegel (Charité-Universitätsmedizin, Berlin)
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