* Michel Portal (1) est un musicien qui aime les défis et les aventures musicales. En plus de cinquante ans de carrière, le plus difficile a été de faire comprendre aux amateurs de musique classique qu’il était aussi jazzman, et vice-versa. Son dernier projet, « Baïlador » (Emarcy/Universal Jazz), porte également les stigmates du challenge et du changement rien que dans la composition d’un groupe de pointures chargé d’apporter au multi-instrumentiste (clarinette basse, saxes ténor et soprano) toute l’aide nécessaire à son esprit créatif : le fidèle Bojan Z. (piano et claviers), le maître des tambours Jack DeJohnette (batterie), Scott Colley (contrebasse), Lionel Louéké (guitare) et le très surprenant et jeune Ambrose Akinmusire (26 ans, trompette), dont certaines des interventions poussent le leader à l’audace, voire au vertige inventif. En mêlant générations, nationalités et expériences différentes, mais complémentaires, Michel Portal, à bientôt 73 ans, a réussi à construire une musique originale et foisonnante qui possède un étonnant sens du groove et des scénarios musicaux dont on se délecte.
* À la tête de l’Orchestre national de jazz (ONJ) depuis 2008 et ce pour trois ans, le contrebassiste et multi-instrumentiste Daniel Yvinec (2)multiplie les projets originaux et inattendus. Ainsi, après avoir rendu hommage à la musique de Robert Wyatt, à Billie Holiday et au cinéma (la bande-son de « Carmen », de Cecil B DeMille, 1915), le chef d’orchestre s’est associé au compositeur-arrangeur et batteur new-yorkais John Hollenbeck pour son dernier opus, « Shut Up and Dance » (Bee Jazz/Abeille Musique). Onze pièces dédiées à chacun des instrumentistes du big band dont les dénominateurs communs sont les rythmes, les percussions et les couleurs instrumentales, qui peuvent être interchangeables selon les thèmes. Une expérience musicale surprenante, tout en mouvement.
* Le cornettiste Don Cherry (1936-1995), compagnon de route d’Ornette Coleman durant cinq ans (1957-1962), fréquente assidûment l’Europe, et en particulier, au milieu des années 1960, Paris, où il va former un quintette, comprenant outre Gato Barbieri (saxe-ténor !), le batteur Aldo Romano (3), né en 1941 en Italie. Plus de quatre décennies après, celui-ci a voulu rendre hommage à la musique de ce nomade musical avec « Complete Communion to Don Cherry » (Dreyfus Jazz/Sony Music). Entouré d’un témoin de l’époque, le contrebassiste Henri Texier, et de deux jeunes loups, la très performante Géraldine Laurent (alto-saxe) et l’époustouflant et bluffant Fabrizio Bosso (trompette), il revisite et fait revivre avec beaucoup d’intensité, de puissance et d’énergie des compositions de Don Cherry et d’Ornette Coleman, dont le but était de dégager une réelle liberté de création.
(1) Metz, le 8 janvier ; Paris (salle Pleyel), le 9 ; Mulhouse, le 11 ; Châlon-en- Champagne, le 14 ; Le Havre, le 15 ; La Rochelle, le 18.
(2) Strasbourg, le 21 janvier ; Paris (théâtre du Châtelet), le 26.
(3) Paris-Sunset, du 28 au 30 janvier.
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