Comme pour répondre à la plateforme de la FHF, qui synthétise les doléances de l’hospitalisation publique dans le cadre de la présidentielle, la FHP a rendu publiques aujourd’hui ses dix propositions « pour sortir des déficits et préparer l’avenir ». Au passage, elle en profite pour demander la mise sous tutelle de « tous les hôpitaux publics en déficit depuis cinq années consécutives, y compris les hôpitaux de Paris, Lyon et Marseille ». Une provocation, à laquelle la FHF a répondu sans délai, via un communiqué de presse salé : « La simple lecture de l'objet de la conférence de presse figurant sur l’invitation montre, s’il était encore nécessaire de s’en convaincre, la vision mercantile des dirigeants de la FHP et leur volonté de faire main basse sur les fonds de l’assurance-maladie au mépris de l’intérêt général et des besoins de santé des Français. Ceci a l’avantage de clarifier les préoccupations de la FHP : sauver les actionnaires des cliniques sur le dos de l’hôpital ! » Du reste, d’autres pays en Europe, comme le Portugal, ont testé ces modes de gestion, en 1996 et 1998, pour constater qu’ils gagnaient des points d’efficience. Mais si la FHP a choisi de déterrer la hache de guerre, à une centaine de jours de l’élection présidentielle, c’est que la situation va mal. Pour la première fois, selon la FHP, le résultat moyen de l’ensemble des cliniques MCO est déficitaire (-1,4 %). « En 2006, 26 % des cliniques MCO étaient en déficit. Actuellement, ce sont 42 % d’entre elles qui sont dans le rouge, argumente Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO. Alors même que les tarifs n’ont augmenté que de 1,2 % depuis 2005. » Pour ce qui est des restructurations, Lamine Gharbi fait le même constat : si le secteur privé lucratif a perdu 21 % de son parc en 20 ans, le public n’en a perdu que 2 %. Jean-Loup Durousset, président de la FHP, insiste quant à lui sur la gabegie à l’œuvre dans le secteur public. « Il y a 22 % d’écart entre les tarifs du public et ceux du privé. Ce n’est pas acceptable, sachant que l’assurance maladie accumule les déficits : sur les cinq dernières années, le déficit a atteint 42 milliards d’euros. » Et d’égrener tous les gaspillages du public : 650 millions d’euros de dettes prévus en 2011, des subventions de plusieurs dizaines de millions d’euros pour combler les déficits, la gestion hasardeuse de leur patrimoine hospitalier… Pour y pallier, la FHP propose dix mesures, parmi lesquelles : la création d’une agence nationale de santé, la réforme du système de financement de la santé, l’accélération de la convergence tarifaire, la requalification des Migac sous forme tarifaire, l’assouplissement du fonctionnement des établissements de santé, le maintien d’un système concurrentiel.
Hospitalisation privée
La FHP veut gérer les hôpitaux publics déficitaires
Publié le 27/02/2012
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur Twitter
Twitter
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Article réservé aux abonnés
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur Twitter
Twitter
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : Décision Santé: 282
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature