QUELQUES mois après l'application de la T2A (tarification à l'activité) dans les cliniques, le président de la Fédération hospitalière privée (FHP), le Dr Ken Danis, dresse un bilan positif, sinon totalement optimiste. « Finalement, notre secteur en est ressorti plutôt revigoré, avec des établissements plus beaux », résume-t-il. « Je pense que la T2A aura un effet restructurant ou alors elle échouera. Mais alors nous échouerons tous ensemble. »
Au Club C3P (Perspectives Public Privé), le Dr Ken Danis s'est fait le fervent défenseur de cette T2A qui, rappelle-t-il, d'un outil de facturation est devenue un outil de gestion et de régulation. « C'est une formidable chance pour nous, Français, de sauver l'assurance-maladie, en gérant ainsi 50 % de ses dépenses (les dépenses hospitalières) . Ainsi nous n'irons pas vers des dépenses obscures, sans explications. »
Certes, tout reste à faire ou presque. « Il est plus raisonnable de laisser passer un an pour dresser un bilan », tempère le Dr Danis. En attendant, le président de la FHP démolit une à une les critiques des opposants de la tarification à l'activité. « On a dit que la T2A allait favoriser les comportements déviants et que le patient serait chassé avant même d'être soigné. Moi je pense au contraire que la T2A va lisser ces déviances. Il ne faut pas oublier que celui qui signe la sortie des patients reste le praticien. Quant au "tri" des patients selon leur rentabilité, je n'y crois pas non plus. Les médecins sont au service d'une population mais aussi d'un médecin correspondant. Et la meilleure sécurité, elle est là. »
Objectif : transparence.
« Je suis convaincu que l'intérêt pour l'assurance-maladie comme pour la collectivité, c'est que le système devienne totalement transparent. On ne peut gérer que ce que l'on connaît. » Imaginons, dit-il, que « demain les médecins estiment que l'on pratique trop de pontages cardiaques en France. On pourrait tout à fait envisager de diminuer le tarif du GHS (groupement homogène de séjour) . Personnellement, cela ne me dérangerait pas que l'on "déplace des sommes". A la limite, je trouverais cela moins choquant que la maîtrise comptable ». Certes, qui dit transparence dit « connaissance plus précise des soins » certes, mais aussi justification fournie par les praticiens. Une exigence que les médecins ont sans doute du mal à digérer, sans parler de la communication des résultats. « Pour moi, tranche le Dr Ken Danis, justifier, c'est la base. La connaissance des résultats, nous sommes peu à en parler mais nombreux à y penser. Je suis convaincu que dans dix ans, ce sera entré dans les mœurs. Nous autres médecins savons tous qu'il ne faut surtout pas aller dans tel établissement pour une opération de la hanche et qu'au contraire on peut faire confiance à tel autre. Eh bien, nous sommes privilégiés ! Et nos concitoyens doivent pouvoir eux aussi accéder à cette information. » Transparence égale excellence, semble dire le président de la FHP. « Je crois au rôle dynamique de la démarche qualité avec, au centre, le patient-client. »
Le Dr Ken Danis, président de la FHP : une connaissance plus précise des soins.
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