LE MINISTRE de la Santé, Philippe Douste-Blazy, et son secrétaire d'Etat à l'Assurance-maladie, Xavier Bertrand, ont successivement reçu les fédérations d'établissements hospitaliers, à la fin de la semaine dernière, à propos de la réforme du système de protection sociale.
La FHP (Fédération de l'hospitalisation privée) et la FHF (Fédération hospitalière de France) ont exprimé le même souhait : il faut profiter de la réforme de l'assurance-maladie pour décloisonner, de toute urgence, la gestion du système de santé.
Le président de la FHP a souligné son attachement à une gouvernance unique de l'assurance-maladie, qui aurait le contrôle sur l'ensemble des acteurs du système de soins. « Il me paraît aberrant aujourd'hui qu'il n'y ait pas une gestion unique entre l'ambulatoire et l'hospitalisation, explique Max Ponseillé . Tout est lié et tout doit rester lié. On ne parviendra jamais à mettre en place les coopérations et les réseaux s'il existe des frontières entre les secteurs. »
Pour Max Ponseillé, casser la segmentation du système de santé, c'est aussi « rendre possible, à terme, la fongibilité des enveloppes » entre les secteurs hospitaliers public et privé.
La réaction de Claude Evin, futur président de la FHF.
De son côté, l'ancien ministre Claude Evin, qui, en tant que futur président de la FHF, a conduit la délégation hospitalière au ministère, a précisé qu'il n'est pas question pour lui de traiter la question de l'assurance-maladie sans traiter celle de l'organisation de l'offre de soins. « Prenons l'exemple de la réunion récente sur la permanence des soins entre la Cnam et les syndicats de médecins libéraux : l'hôpital en était absent. Ce cloisonnement n'est pas acceptable, remarque le député socialiste. Il faut donc trouver un mode de pilotage unique du système de financement et du mode d'organisation des soins qui concerne à la fois la médecine ambulatoire, les secteurs hospitaliers et les produits de santé. » Pour Claude Evin, « il ne saurait y avoir une réforme de la gouvernance du système dont l'hôpital serait exclu. »
La FHF réclame de longue date le remplacement des agences régionales d'hospitalisation par des agences régionales de santé, outils de pilotage uniques pour l'hospitalisation et la médecine ambulatoire en région. « Il doit y avoir un opérateur unique au plan national, qui ne peut se résumer à l'union des caisses de Sécurité sociale et aux organismes de couverture complémentaire, précise Claude Evin. L'Etat ne pourra se dégager de ce pilotage, c'est pour nous le seul moyen que soient garanties nos missions de service public. »
Pour Max Ponseillé, l'instance qui chapeautera le pilotage de l'assurance-maladie « doit comprendre l'Etat, les usagers, le Medef, les partenaires sociaux, mais pas les professionnels de santé, qui ne peuvent à la fois être gérants et gérés ». Le président de la FHP les verrait plutôt réunis au sein d'une instance parallèle, qui serait chargée d'élaborer les guides de bonnes pratiques professionnelles en partenariat avec l'agence d'évaluation en santé, l'Anaes.
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