En septembre dernier, la Cour des comptes aurait découvert un gisement potentiel de cinq milliards d’euros pour les finances publiques, celui de la chirurgie ambulatoire. La Fédération hospitalière de France (FHF) a aussitôt refroidi les convoitises suscitées par un tel chantier. Il ne s’élèverait plus qu’à 570 millions d’euros. La FHF fait ainsi la leçon aux magistrats de la rue Cambon qui auraient aligné avec légèreté ces chiffres en s’appuyant sur « un simple diaporama de l’Anap ». En fait, selon une étude menée par la FHF, le taux de chirurgie ambulatoire ne devrait pas dépasser 56 % au niveau national. De plus, les potentialités de développement diffèrent selon les types d’établissement et le case-mix. Dans les centres de lutte contre le cancer, le taux de chirurgie ambulatoire attendu serait au mieux de 27 %, de 38 % dans les CHU et 46 % dans les CH. Enfin, au lieu de 100 000 postes supprimés suite au développement de la chirurgie ambulatoire, le « gain espéré » en termes de réduction d’emploi serait limité à 10 000.
La Cour des comptes enfonce le clou
Antoine Durrleman, président de la sixième chambre de la Cour des comptes, persiste et signe. Au détour de la présentation du rapport, il conteste l’analyse de la Fédération hospitalière de France (FHF). La Cour des comptes avait chiffré le gain à cinq milliards.
« Premier biais, le taux retenu de conversion d’interventions réalisées en chirurgie conventionnelle vers la chirurgie ambulatoire est de 60 %. Or il s’élève à 80 % dans de nombreuses études internationales. La France dans ce domaine ne présente pas une situation particulière. » Second biais, les calculs reposent sur les tarifs actuels incitant au développement de la chirurgie ambulatoire. Or la greffe de la chirurgie ambulatoire a prise. La Cour des comptes appelle donc à une « baisse des prix de la chirurgie ambulatoire ». L’avenir tranchera entre les deux hypothèses.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature